Puis en 1870, John Rockerfeller fonde la société de raffinage de pétrole « Standard Oil » et peu à peu il va se retrouver en situation de monopole sur le reste de l’industrie pétrolière américaine ( cette situation de monopole sera brisa plus tard par la loi antitrust ).
Alors que l’utilisation du pétrole reste exclusivement à but d’éclairage, en 1885, un chimiste américain appelé Benjamin Silliam Jr découvre des nouveaux produits tels que le goudron ou l’essence obtenus par distillation du pétrole.
En ce qui concerne le domaine du transport, on va mettre au point des oléoducs et des navires pétroliers afin de rapprocher les sites de production de pétrole et les marchés et pour transporter des volumes importants de pétrole brut ou sous la forme de produits raffinés. Le transport par chemin de fer et par camion est surtout utilisé pour la distribution finale des produits. Le transport du pétrole est à lui seul un secteur économique important : en effet les pétroliers représentent presque 35% du tonnage du trafic maritime mondial.
De plus, en 1892 Marcus Samuel fonde la société « Shell » qui va assurer le transport de l’or noir passant par le canal de Suez.
Les prix sur le marché du pétrole connaissent des fluctuations énormes. En effet, chaque nouveau gisement de pétrole découvert entraine une saturation partielle sur le marché. De plus en 1896, Daimer et Benz invente l’automobile et leur invention fonctionne à l’essence. Cette invention comme des nombreuses qui suivront donnent une nouvelle impulsion à l’industrie pétrolière et accélère son développement.
- Développement des techniques et des marchés (1901-1945)
Au début du 20ème siècle, le nombre de champs pétrolifères découverts reste restreint. Hormis dans les quelques pays (tels que le Canada, le Mexique, le Pérou, le Venezuela, ainsi que l'Indonésie et l'Iran), il n'existait pas encore de véritables champs pétrolifères importants. Cependant, avec l'amélioration des techniques d'exploitation du pétrole, le nombre de zones exploitées a grandi de façon intense. Avec une amélioration des techniques s’est joint un développement des marchés, et par conséquent un développement important du commerce de cette ressource.
La partie que nous allons étudier est donc consacrée aux différents développements et aux divers améliorations qui se sont produisent dans le domaine pétrolier dans la première moitié du 20ème siècle.
Le premier puits de pétrole à se démarquer dans sa productivité est foré en 1901, au gisement de Sprindletop au Texas. Celui-ci récupéra 80 000 barils de pétrole par jour, ou en termes scientifiques 80 kbbls/j.
Ce n'est qu'une trentaine d'année plus tard que le secteur deviendra réellement révolutionnariste. En effet, en 1927, les frères Schlumberger inventèrent un système d'analyse électrique des sous-sols. Ce dispositif a été utilisé pour la première fois en Alsace et a permis alors de repérer beaucoup plus facilement les poches de pétrole dans les sous-sols. Cette découverte a été un des progrès techniques d'exploration pétrolière les plus important du 20ème siècle. En effet, elle mena directement au développement de la diagraphie, une technique permettant de mesurer, grâce à différentes sondes, les caractéristiques particulières des roches traversées lorsqu'un forage est effectué.
Parallèlement à la découverte des frères Schlumberger, se sont mises au point les premières techniques de carottage. La gravimétrie, qui permet d'utiliser les différences de densité dans les sols, et la sismique, qui permet l'analyse des échos d'ondes sismiques. Ces dernières nous laissent alors d'identifier avec précision les couches géologiques des certaines régions sans même la nécessité d'un forage au préalable.
Cette période de découvertes fût donc directement suivit par une période d'intense exploration des sols, et ainsi également par la découverte de centaines de nouveaux gisements de pétrole.
Logiquement, on observa alors également une progression dans les méthodes de raffinages pendant cette période. Une nouvelle technique de catalyse, nommée le "craquage catalytique en lit fluidisé" fut mise au point quelques années après les découvertes significatives précisées précédemment. Celle-ci ont permis de raffiner le pétrole de façon plus efficace de sorte à obtenir plus de carburant pour automobile d'un même gisement.
Avec l'invention de la lampe à huile, le pétrole a très vite été considéré comme une ressource utile pour toute société en développement. Seulement, avec l'invention de l'ampoule électrique en 1878, et donc le déclin de la lampe à pétrole, l'impacte du pétrole dans la société pris alors une place secondaire en terme d'importance. Cependant, avec l'invention de la production en masse dans l'automobile par Henry Ford, le pétrole redevint bien vite le centre d'attention des sociétés.
En effet, avec l'innovation de Mr.Ford, s'est ouvert un nouveau marché: le marché des carburants liquides. Comme nous le savons de nos jours avec rétrospection, ce marché fût très vite dominé par le pétrole. C'est d'ailleurs grâce au secteur de l'automobile que le pétrole fût rapidement considéré comme une ressource nécessaire à n’importe quel Etat. Cependant, le pétrole étant irremplaçable dans le domaine des carburants liquides, il exista d'autres utilités pour la précieuse ressource, qui ont pu être distillée de sorte à obtenir d'autres produits.
On remarque effectivement que certains produits issus du pétrole sont plus légers et d’autres plus lourds. Les produits légers étaient en majorité des gaz, et les produits lourds étaient à l'époque difficile à manipuler, mais ont tout de même été utilisés de façon productive au sein de la société. Toutes ses dérivées ont permis la production de graisse et d'huile de graissage pour moteurs, mais aussi du fioul par exemple, qui fut utilisé en tant que combustible pour le chauffage et la production électrique, et même pour certains moteurs Diesel. Même les résidus pouvaient servir afin de revêtir les routes.
Le pétrole fut également utile dans le domaine de la chimie. Ainsi, d'autres produits sont apparus grâce à la manipulation chimique du pétrole. C’est ainsi que sont apparus le vinyle ou le nylon, mais également toutes les matières plastiques, et fibres synthétiques comme la fibre de carbone.
Les fractions légères du pétrole, comme le méthane, le butane et l'éthane furent employées comme combustible. A ce jour, 96% de la production d'hydrogène est due au méthane. Le butane et le propane en revanche, sont plus souvent vendus en bouteilles de gaz. L'éthane, lui est utilisé comme simple gaz combustible en raffinerie.
A partir des années 80, la totalité des différentes coupes de pétroles étaient utilisées d'une façon ou d'une autre comme source d'énergie.
Le pétrole, dû à son impact sur la société, a vite pris une importance commerciale. Il s’est ainsi commercialisé et vendu comme une commodité. Le pétrole n'était donc pas vendu comme une matière première de base mais comme un produit standardisé avec des qualités et défauts parfaitement connus par les acheteurs. Ainsi, les variations dans le pétrole, tout autant dans sa composition, que dans sa densité et que dans son taux de composants impurs à éliminer, furent relevées et ont pu être utilisées dans un sens commercial. Alors il exista une différenciation entre les différents pétroles, et également une favorisation des pétroles "légers" qui contiennent plus de coupes carburants et de coupes naphta (qui contiennent plus d'hydrocarbures). Parallèlement, il exista également une défavorisation des pétroles dits "acides". Ils furent examinés et le résultat de ces analyses furent qu’ils étaient moins riches en hydrocarbures.
Pour les gisements les plus grands, comme nous pouvons le constater au Texas ou Kirkouk, ils étaient à l'époque prolifique que d'un point de vue commercial, le problème principal étant la gestion de la production. Le pétrole devint très vite la principale source d'énergie, dépassant le charbon. Nous pouvons le remarquer en particulier pour les guerres mondiales où la gestion du pétrole et son approvisionnement pour les véhicules de guerre fut un des enjeux majeurs.
L'industrie pétrolière se développa alors progressivement dans un nombre grandissant de pays. Cependant, cette dernière resta, et restera d'ailleurs jusqu'à nos jours, très largement dominée par les Etats-Unis, qui à la fin de la deuxième guerre mondiale, se sont approché de 60% de la production totale de pétrole dans le monde, avec 7 millions de barils par jours. Cependant, on découvrit pendant la deuxième guerre mondiale d'importants gisements au Moyen-Orient. Cela eu un impact de plus haute importance pour les années suivantes, et donna lieu à une série de conflits. Avec le temps, le pétrole prendra même de l’ampleur sur le plan financier et politique.
- La période de prospérité du pétrole (1945 – 1973)
Cette période n’est autre que celle des « trente glorieuses » : nom donné par l'économiste Jean Fourastié à l’intervalle 1945-1973 correspond à une période de croissance. En effet, pendant ces années, la production mondiale a été multipliée par trois. La croissance annuelle était alors de 5 %.
Pendant de longues décennies, les États-Unis sont les plus grands producteurs de pétrole, étant aussi les principaux consommateurs. Situation qui prévaut encore en 1945 même si, dans la première moitié du XXe siècle, s’affirment de nouveaux pôles de production pétrolière au Moyen-Orient, en Roumanie, au Mexique et au Venezuela, et si une demande croissante de pétrole se confirme en Europe occidentale. Cette même année, le président américain Roosevelt rencontre le roi d’Arabie saoudite Ibn Seoud sur leQuincy en Égypte : les États-Unis échangent leur soutien au régime saoudien contre l’exploitation des richesses pétrolières.
Très vite l’internationalisation s’accélère, à la faveur d’un événement symbolique : en 1947, les États-Unis deviennent définitivement importateurs nets de pétrole, une énergie pour eux essentielle qui leur apporte vitalité industrielle et puissance militaire, et dont ils maîtrisent la technologie et le savoir-faire. En 1950, un accord entre l’Arabie saoudite et la compagnie pétrolière Aramco généralisant le principe du partage des revenus pétroliers à 50/50 entre grandes compagnies et pays producteurs.
Si l’internationalisation de l’économie pétrolière se renforce pendant les Trente Glorieuses, c’est en raison d’une forte hausse de la demande en Occident qui résulte de la croissance que le bas prix du pétrole nourrit tout au long de la période, avec tout particulièrement le développement des transports et de l’industrie, qui abandonnent petit à petit le charbon. Les pays occidentaux développent une dépendance de plus en plus nette de leurs économies vis-à-vis des détenteurs de la ressource pétrolière, dépendance accentuée par le rôle que celle-ci joue pour leur sécurité politique, même si de nouveaux États producteurs apparaissent : Canada, Algérie, Libye…, tandis que les pays du Moyen-Orient (Iran, Irak, Émirats arabes unis, Arabie saoudite) augmentent rapidement leurs productions de brut.
En 1951 en Iran, nationalisation de l’industrie pétrolière par Muhammad Mossadegh et création de la National Iran Oil Company (NIOC).
En 1956, du pétrole est découvert au Sahara et au Gabon, on assiste à un boom de la production pétrolière en Algérie et au Nigeria et à la nationalisation des actifs de la Compagnie du canal de Suez par Gamal Abdel Nasser.
En 1959, on découvre des gisements de pétrole en Libye.
Toutes ces nouvelles sources qui apparaissent vont combler les besoins des pays occidentaux et développer les relations internationales.
En 1960, l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) est crée par l’Arabie saoudite, l’Irak, l’Iran, le Koweït et le Venezuela lors de la Conférence de dans le but de pallier la baisse du baril qui était alors de moins de 5 dollars de l’époque.
La création de l'OPEP résulte du fait que jusque dans les -, les compagnies pétrolières avaient les pleins pouvoirs sur le cours du pétrole et imposaient leurs prix aux pays producteurs. C'est ainsi que les principaux pays producteurs décidèrent de se regrouper de manière à pouvoir influer sur le cours du pétrole. Cette organisation intergouvernementale de pays vise à négocier avec les ce qui touche à la production de , son et les futurs droits de . Étant maîtres de leur production, les pays producteurs peuvent de cette manière influencer le cours du baril de pétrole et ainsi augmenter leurs revenus.
En 1969, on découvre du pétrole et c’est le début de la production en Chine.
Mais la décolonisation et la question du développement mettent le pétrole au cœur des relations internationales. Plusieurs pays, intégrés jusqu’ici dans des systèmes coloniaux, se révèlent potentiellement riches en ressources pétrolières : Algérie, Gabon, Nigeria, Indonésie... Les actifs des compagnies internationales sont partiellement nationalisés comme en 1972 avec la nationalisation de l’Irak Petroleum Company. Les relations avec les anciennes puissances coloniales se tendent.
- Les crises (1973-1985)
L’offre en produits pétroliers dépendait jusqu’en 1945 des Etats-Unis et de l’Union Soviétique, qui se partageaient l’essentiel de la production mais dès les années 1950, le Moyen-Orient est devenue la plus grande région pétrolifère du monde. De plus, jusqu’en 1970, les compagnies pétrolières étrangères (surtout les Etats-Unis et le Royaume-Uni) exploitaient les gisements de pétrole, qui se trouvaient dans les pays qui disposaient des grandes réserves, en imposant leur prix. Les pays producteurs de pétrole insatisfaits de leur sort décidèrent de ne plus se laisser faire et de se regrouper dans un organisme : l’OPEP (l’Organisation des pays exportateurs de pétrole) le 14 septembre 1960 lors de la conférence de Bagdad. L’objectif de l’OPEP est de négocier tout ce qui touche au pétrole des pays membres (production, prix). Cet organisme s’est constitué pour obtenir un arrêt de la tendance à la baisse des prix du brut et modifier ainsi l’ordre établi depuis 1928 par les grandes compagnies pétrolières. Les premiers Etats membres furent l’Irak, l’Iran, l’Arabie Saoudite, le Koweït et le Venezuela. Ont ensuite suivi : le Qatar (1961), la Libye (1962), l’Indonésie (1962), les Emirats arabes unis (1967), l’Algérie (1969), le Nigeria (1971) et le Gabon (1975).
Après la croissance des 30 Glorieuses, on se heurta à un ralentissement de l’économie qui conduit à une crise économique mondiale. Le système monétaire international perturba les économies avec, en 1971, le président des Etats-Unis Nixon qui décida de supprimer la convertibilité en or du dollar. Ce fut donc la fin des accords de Breton Wood, mis en place en 1944. Celui-ci avait créé la banque mondiale et le FMI (= fond monétaire international : c’est une banque où les pays membres financent proportionnellement au PIB) dont l’objectif était de dessiner un nouveau système monétaire international basée sur la domination écrasante des dollars. Ils assuraient la stabilité des taux de change entre les monnaies (inflation était ainsi sous contrôle). Par conséquent, les américains ont pû diffuser autant de dollars qu’ils le désiraient et contrôler les fonds monétaires.
En 1973, on assista à la quatrième guerre israélo-arabe à l’initiative de l’Egypte : la guerre du Kippour. Les troupes égyptiennes et syriennes attaquent l’Israël pour reconquérir ses territoires occupés depuis 1967. Les Etats-Unis ont apporté leur soutien militaire à l’Israël et l’URSS a apporté le sien aux pays arabes. Cela déclencha la première crise du pétrole. Les pays membres de l’OPEP gagnèrent en puissance en décidant de mettre en place un embargo de vente du pétrole vers certains Etats, de réduire leur production et d’augmenter le prix du baril. Celui-ci a été multiplié par quatre en seulement trois mois (passant de 3 à 12 dollars).
Le pétrole étant la ressource énergétique la plus utilisée dans le monde développé, cette hausse de prix a eu des conséquences dramatiques sur l’économie internationale. En effet, les principales réserves de pétrole se situaient hors des pays de l’Occident ce qui avait donc créé une certaine dépendance avec les pays exportateurs. L’exemple du Japon se distinguant le plus : il devait importer quasiment toute l’intégralité de ses besoins énergétiques ce qui le plaçait dans une position très fragile face à un choc pétrolier. La demande des pays industrialisés était toujours aussi élevée or ces pays ne pouvaient plus marchander.
Leur économie s’est donc affaiblie car ils n’ont plus eu d’autres choix que de payer le prix imposé. Cela a conduit à de grandes perturbations : chute des taux de croissance de la production industrielle, ralentissement de la productivité mais surtout l’inflation s’est accélérée (alors que, logiquement, une déflation aurait dû suivre) accompagnée du développement du chômage qui a régulièrement dépassé le seuil des 10% de la population active dans certains pays. Le secteur secondaire a été la plus touché (particulièrement dans l’industrie lourde et dans le textile). Tous ces évènements ont aboutit à la stagflation en 1975.
En 1978, la révolution éclata en Iran. Elle se termina en 1979 par la fin du régime du Shah et ce qui instaura une République islamique. Ce régime fragilisa l’Iran par ses actions contraires à la politique du Shah. En effet, il réduira ses ventes de pétrole et les relations de l’Iran avec l’Occident. L’Irak profitant de l’affaiblissement du pays, lui déclara la guerre (prétextant des incidents de frontière) en 1980. Cette guerre durera jusqu’en 1988 et, combiné à la crainte de pénurie du pétrole, a eu pour conséquences une hausse du prix du baril : il fut multiplié par deux. Cela provoquera une nouvelle récession dans les pays industrialisés ce qui a conduit de nouveau à une inflation. Pour lutter contre cette inflation et freiner la création monétaire, les pays développés ont adopté une politique monétariste. Ainsi, le coût du crédit ayant augmenté, les taux d’intérêts sont devenus plus élevés, et par conséquent, un deuxième choc pétrolier est apparu.
Pendant une vingtaine d’années, les pays de l’OPEP manifestèrent une grande solidarité. Ils parvinrent ainsi à leurs objectifs : définir les meilleurs moyens de protéger leurs intérêts sur le plan individuel et collectif, stabiliser les prix et les recettes fiscales du pétrole brut exporté, prendre le contrôle de l’industrie pétrolière par la voie de la participation et de la nationalisation dans le cadre plus global d’une stratégie de développement économique. Mais les réactions de défense des pays acheteurs ont fragilisé ce cartel avec la mise en place des systèmes d’économie d’énergie (réduction de consommation de pétrole, diversification des sources d’énergie par le recours au nucléaire, exploitation des ressources pétrolières dans les zones hors OPEP).
A partir du milieu des années 80, l’OPEP a dû accepter une sévère baisse des prix du fait de la baisse de la demande et de la diversification de l’offre (exploitation de gisements qui n’étaient pas rémunérateurs auparavant). En effet, en 1982, c’est le début de la baisse des prix du pétrole. On assiste au troisième choc qui fut un contre choc. En 1983, les pays de l’OPEP baissent le prix du baril de 34 à 29 dollars et établissent des quotas de production. Cela signifie que chaque membre ne doit pas dépasser un certain seuil de production qui est régulièrement adapté en fonction du marché. Cependant, les difficultés à les respecter se sont accumulées entre les Etats membres. Les années 80, ont donc été distinguées par une fixation libre du prix pouvant augmenter ou diminuer du jour au lendemain et par des prix très largement supérieurs aux prix autorisés.
- La surproduction (1985-2002)
En 1986, les prix du pétrole ont chuté de manière impressionnante : jusqu’à 7 dollars. Cela avantagea l’accroissement des économies des pays industrialisés et assura les bourses mondiales jusqu’au Krach d’octobre 1987.
En 1990, l’Irak envahit le Koweït or cela fut une menace pour les Etats-Unis car l’Irak devenait ainsi la première ressource de pétrole au monde. Cela marqua une fluctuation remarquée du prix du pétrole. En effet, il atteigna les 40 dollars pour ensuite poursuivre vers une brusque chute le fixant à 10 dollars quelques jours seulement après le début de l’offensive.
En 1991, c’est la seconde guerre du Golfe. Les Etats-Unis forment l’essentiel de la coalition engagée contre l’Irak. Cette force multinationale, approuvée par l’ONU et menée par les Etats-Unis, envahissent l’Irak et le contraint à évacuer le Koweït. Irak sortant perdant de cette guerre est placé sous embargo et est contraint de détruire ses armes nucléaires et chimiques sous le contrôle de l’ONU.
En URSS, Gorbatchev est au pouvoir. En voulant créer une nouvelle réforme politique, il brisa l’ensemble des structures de l’économie. Des communistes conservateurs mettent fin à ce désordre par un coup d’Etat où Gorbatchev est arrêté mais ce coup d’Etat s’effondre au bout de trois jours. Cependant, cela suffit pour discréditer définitivement Gorbatchev. En 1991, toutes les Républiques de l’URSS déclarent leur indépendance : c’est l’année de l’effondrement de l’URSS qui était un des pays producteurs mondiaux possédant les plus importantes réserves de pétrole.
En 1998, les pays de l’OPEP prennent la décision de se fixer des nouveaux objectifs concernant leur production. En effet, ils décidèrent de renforcer leur politique de quotas dû à l’effondrement des prix du pétrole qui ont eu des conséquences importantes sur les économies de ces pays. En tenant ses engagements, l’OPEP eut un impact important sur le monde. Pour commencer, elle a diminué de façon spectaculaire le niveau des stocks mondiaux pétroliers durant 1999. Ensuite, le fait de laisser les prix du pétrole trop élevés n’était pas propice à l’accroissement des économies plus particulièrement pour les pays en voie de développement qui étaient en position d’infériorité avec leur dépendance aux importations d’hydrocarbures. De plus, cela a entrainé une baisse de l’utilisation de l’essence des ménages. Enfin, en 2000, les pays de l’OCDE (=organisation de coopération et de développement économiques créée en 1961) ont touché le fond pendant toute l’année. Ces statistiques ont été perçues comme une véritable victoire pour l’OPEP cependant les années suivantes ont prouvé que ce succès était éphémère.
En 2001, les Etats-Unis apparaissaient comme une hyper puissance d’un nouvel ordre mondial. Cette domination avait deux grands aspects. Le premier était militaire et politique : l’armée américaine est la première du monde par sa puissance technologique. Elle était présente dans le monde entier et s’est déployée au Moyen-Orient (les Etats-Unis ont profité de la première guerre du Golfe pour imposer des bases militaires en Arabie Saoudite et au Koweït) ainsi qu’en Asie de l’Est. Le deuxième aspect était économique, technologique et culturel : les Etats-Unis offraient au monde une abondance de biens en assurant la moitié de la production mondiale et en étant les premiers exportateurs de biens culturels dans le monde.
Ils ont rendu leur mode de vie fait d’aisance et de confort le plus populaire. Or ce mode de vie (appelé « The American Way Of Life ») a imposé une culture mondialisée basée sur la consommation qui est devenue une activité importante dans nos sociétés.
Les attentats terroristes du 11 septembre ont démontré un certain refus de ce modèle américain alors les Etats-Unis ont déclaré la guerre au terrorisme. Ils ont commencé à partir de ce moment là à craindre de ne plus pouvoir obtenir leur ravitaillement de pétrole. De plus, les réserves et la production américaine se sont ralenties face à une société qui consommait de plus en plus. Ces attaques terroristes ont eu pour conséquences une récession économique ainsi qu’un resserrement de la demande mondiale avec une baisse du prix du pétrole.
Face à ces désordres économiques, les pays industrialisés ont décidé d’amplifier les moyens pour réduire cette dépendance. Premièrement, les pays exportateurs se sont placés dans une position moins dominante en devenant dépendants des pays consommateurs à travers divers branches de l’économie telles que les industries, l’armement et les biens indispensables comme la nourriture ou les médicaments. De plus, les sociétés internationales ont montré leurs points forts en s’associant avec les pays exportateurs de pétrole et grâce à l’apport de capitaux. Pour terminer, les Etats ont maîtrisé les réseaux routiers et maritimes et ont ainsi garanti la possibilité de circuler librement sur les routes internationales.
En 2002, l’OPEP fut soumise à des incertitudes concernant l’Irak et le Venezuela. En effet, l’Irak décida de mettre en place un embargo sur ses exportations jusqu’à la suppression de la surtaxe illégale. A partir de ce moment là, les exportations ont reprises ce qui a entraîné une offre mondiale plus élevée que la consommation. Avec la décision du Conseil de sécurité des Nations Unis concernant le désarmement de l’Irak ont a assisté à la baisse des prix pétroliers. D’autre part, une grève débuta au Venezuela. Les autres membres de l’OPEP n’ont pas eu d’autres choix que d’augmenter leur niveau de production.
Ces deux dernières décennies nous ont donc montré que le pétrole a été étudié de façon à ce qu’il y ait d’un côté, le pétrole vu comme une matière première commune et de l’autre, le pétrole aperçu comme un élément essentiel au développement des économies mondiales et qui reste une matière importante du point de vue stratégique pour les pays exportateurs.
- Effondrement (2002 à nos jours)
À partir de 2002, c’est la grande inquiétude. Suite aux attentas du 11 septembre, à la crise financière asiatique, à la situation envenimée des USA et du Venezuela le prix du pétrole augmentent fortement. De plus, les pays entourant la mer Caspienne organisent un sommet concernant le partage des ressources en pétrole et en gaz mais le sommet n’aboutit pas sur un accord.
Par la suite, la situation ne fait que s’empiré. En effet on assiste en 2003 à l’entrée en guerres des Américains face au régime de Saddam Hussein en Irak. Puis en 2005, l’ouragan Katrina dévaste la Louisiane ainsi que le Mississippi, détruisant par la même occasion de nombreuses infrastructures d’extraction pétrolière dans le Golfe du Mexique.
En 2006, le prix du pétrole connait de nouveau une hausse rapide. Il atteint plus de 78 dollars le baril, soit trois fois plus qu’en 2002. Cette hausse surprend car contrairement à ce que l’on peut penser, cette augmentation n’est pas du aux événements cités précédemment tels que la guerre en Irak ou encore des catastrophes climatiques (l’ouragan Katrina). En effet, en réalité, le cours du prix du pétrole fut principalement affecté par des raisons économiques :
- la spéculation sur les prix du baril
- la hausse de la demande
- l’épuisement des réserves mondiales de certaines régions qui ont été exploitées très intensivement.
Les prix se stabilisent autours 60 dollars le baril fin 2006, mais seulement pour repartir à la hausse dés 2007. En effet, les prix atteignent des records historiques, 80 dollars en septembre puis 90 dollars en octobre et presque 100 dollars en novembre. Ces records sont vite dépassés, en janvier 2008, pour la première fois de l’histoire, le baril atteint la barre symbolique des 100 dollars, soit son plus haut niveau.
Même ce seuil historique va finir par être dépassé car le prix du pétrole va atteindre 147 dollars le baril en juillet 2008.
Voici un graphique qui décrit l’évolution du cours de pétrole de 1950 à 2007 :
Finalement, le 15 septembre 2009, sous le coup de la crise qui commence à secouer l'économie mondiale, le prix repasse sous les 100 dollars. Puis le 22 octobre, le baril descend sous les 65 dollars.
Voici un graphique qui montre les réserves mondiales de pétrole (en 2006 ) :
Depuis 1850, l’homme a consommé plus de 200 milliards de barils de pétrole. Si on additionne le montant de toutes les réserves mondiales, on atteint environ 1800 milliard de barils. Sachant qu’aujourd’hui, l’humanité consomme 30 milliard de barils par jours, on peut en conclure que le pétrole est une énergie épuisable et qu’il ne reste peu de temps à l’homme pour trouver des alternatives énergétique.
En effet, ’impact du pétrole sur l’environnement et la diminution prévue des réserves mondiale obligent à envisager, le remplacement rapide de cette énergie par une autre qui soit plus propre à obtenir
Les différentes ressources envisageables sont :
– les énergies renouvelables
– l’énergie nucléaire
Cependant, ces 2 sources d’énergie servent surtout pour la production d’électricité. Par conséquent elles ne peuvent donc pas se substituer directement au pétrole, qui sert principalement à la production de carburants liquides.
Les biocarburants sont la seule source renouvelable de carburants liquides. Ils se développent dans nombres de pays mais suscitent des inquiétudes quant à leur efficacité. La production de biodiesel à partir d’algues attire un intérêt croissant : elle ne réclame ni eau douce, ni de terres cultivables et offre un rendement à l’hectare bien supérieur au autres biocarburant.
Pour les utilisations industrielle du pétrole qui permette de fabriqué du plastique, des nouveaux moyens de productions sont en cours d’approfondissement tels que l’industrie de recyclage du verre, du plastique ou du papier.
Concernant le chauffage au pétrole, les alternatives les plus courantes sont le gaz naturel et l’électricité mais aussi par l’énergie solaire.
Conclusion
L'impact du pétrole, de sa découverte à son exploitation actuelle, n'a fait que grandir en importance avec le temps. On peut facilement admettre que de toutes les matières premières exploitées par l'homme, le pétrole est celle qui a le plus affecté le 20ème siècle. Le début du siècle fut remplies d'innovations dans le secteur pétrolier, et marquée en particulier par celle de Mr.Henry Ford, qui donna naissance en 1905 au secteur de l'automobile avec la production à la chaîne. Dès lors, le pétrole commença à jouer un rôle important dans tous les secteurs. En dominant progressivement le domaine de l'industrie, le pétrole pris une place considérable dans l'économie en jouant un rôle social et politique.
Avoir du pétrole, c'est avoir du carburant, du gaz, du combustible, du plastique, de la fibre mais surtout de l’énergie. Posséder du pétrole, ce n'est pas obtenir une ressource, mais disposer de plusieurs ressources, toutes dominantes dans leur secteur. Ansi il semble donc évident qu'avec le poids d'une telle ressource sur la société humaine, l'histoire du pétrole a suivi un chemin quelque peu similaire à celle de l'homme.
Nous pouvons le constater à travers la longue période qu'est celle du 20ème siècle, où le pétrole a été un enjeu crucial dans tous les domaines pour tous pays industrialisés. En effet, après une période très fluctuante lors des « trente glorieuses », la possession du pétrole a créé de nombreux conflits, tels que la guerre du Kippour en 1973, opposant l’Israël aux pays arabes voulant récupérer leur territoire ou encore les guerres du Golfe mettant en scène cette fois l’Irak et les Etats-Unis. De plus, elle a été a l’origine de l’association des pays membres de l’OPEP ce qui a chamboulé l’économie mondiale du 20e siècle à travers les embargos, la hausse puis la baisse du prix ou de la production du pétrole. Le pétrole a aussi été source de crises comme la crise de 1973 et de 1979. La stabilité économique étant loin d’être assurée, le pétrole a eu un rôle majeur dans l’amplification de ces crises. De plus, il a instauré un climat d’incertitude qui a été accentué avec les événements du 11 septembre 2001.
Cependant, il a obligé les pays industrialisés dépendants des pays exportateurs de trouver d’autres options que le recours au pétrole. La mise en place des systèmes d’économie d’énergie (réduction de consommation de pétrole, diversification des sources d’énergie par le recours au nucléaire, exploitation des ressources pétrolières dans les zones hors OPEP) ont été très bénéfiques pour ces pays.
Dans ce sens la, l'expression américaine de "black gold" semble parfaitement logique. Tout comme ce fût le cas pour l'or dans le passé, l'importance du pétrole est à la base d’une très grande majorité des événements historiquement mémorables du dernier siècle.
Seulement, le pétrole est une ressource qui se consomme, et une ressource qui s'épuise. Alors il semble inévitable de réfléchir à "demain". En effet, avec l'impact du pétrole sur le monde moderne, et le fait que la ressource est indéniablement épuisable, vient la question : "Comment faire sans le pétrole"? Une question qui elle même commence progressivement à être posée partout dans le monde. Ainsi dans l'attente d'un moment prédit par tous, il semble crucial de trouver une alternative au pétrole, car l'histoire du pétrole ne pourra pas toujours être celle de l'homme.
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-
- http://www.gralon.net/articles/materiel-et-consommables/materiels-industriels/article-le-petrole---histoire-de-l-exploitation-petroliere-1271.htm
- http://www.ushuaia.com/ushuaia-terre/info-planete/actu-webzine/petrole/0,,3886251,00-petrole-.html
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FIN