Voici quelques questions, sujet de travaux et thèmes de réflexion qui peuvent utilement animer l'étude de la matière du cours et la préparation de l'examen.

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Questions d'analyse des langages sonores

 

Voici quelques questions, sujet de travaux et thèmes de réflexion qui peuvent utilement animer l'étude de la matière du cours et la préparation de l'examen.

Thierry De Smedt

 

 

1. Décrivez un concept dont la présentation au cours a fortement changé votre représentation personnelle. Quelle était votre représentation initiale et quelle a été votre représentation subséquente ?

2. De quelle valeur l'intensité d'un son diminue-t-elle lorsque sa source s'éloigne ?

3. Comparez de manière synthétique les caractéristiques d'une communication basée sur le visuel et une communication basée sur le sonore.

4. En quoi pourrait-on considérer que l'audition est un prolongement du toucher?

5. Pourquoi la temporalité est-elle si importante dans le sonore ?

6. D'où vient l'importance de la mémoire dans l'expérience sonore ?

7. Commentez l'affirmation suivante. Le sonore, comme l'olfactif et le gustatif entretiennent une relation étroite avec la notion de "temps perdu" chez Proust.

8. La musique est-elle indicielle, iconique ou symbolique ?

9. Décrivez un exemple d'autoréférence en musique.

10. Définissez la notion de paysage sonore (Soundscape) chez Robert Murray Schaffer.

11. En quoi le paysage sonore produit-il une mise en phase socio-temporelle?

12. Donnez un exemple d'une situation de communication sonore dont la dimension pragmatique est considérable et analysez cette situation au regard de la théorie pragmatique qui s'y rapporte.

13. Quelle dimension propre au sonore justifie son étude en termes de pragmatique ?

14. Présentez quatre exemples sonores illustrant les quatre courants de la pragmatique identifiés par Peraya et Meunier. (Meunier, Jean-Pierre et Daniel Peraya. 1993. Introduction aux théories de la communication, Bruxelles, De Boeck)

15. Quels arguments plaident en faveur de la reconnaissance du rôle organisateur du son dans la genèse de la communication ?

16. Décrivez l'expérience de Jean Feijo sur l'audition des enfants avant et après la naissance.

17. Comparez l'approche de Catherine Dolto et celle de Sigmund Freud dans le rôle du son dans le passage de l'intra- à l'extra-utérin.

18. Comment Daniel Stern voit-il les capacités sonores du nouveau-né et leur évolution?

19. En quoi le rapprochement entre « occurrence » et « pattern » (modèle) ou « thème » et « variation » observé par Daniel Stern fonde-t-il la compétence sémiotique chez l'enfant ?

20. En quoi les travaux de Daniel Stern prouvent-ils qu'en dépit du problème fondamental de la sémiotique sonore à identifier des signes dans le son, les conditions de possibilité d'une sémiotique sonores sont bien présentes ?

21. Définissez le concept d'intermodalité (ou multimodalité, ou multisensorialité) chez Daniel Stern.

22. Par quels mécanismes Daniel Stern envisage-t-il que le nouveau-né parvient précocement à distinguer le "thème" et la "variation" ?

23. Comment la distinction de Charles Sanders Peirce entre icône, indice et symbole peut-elle être appliquée au sonore?

24. La distinction de Charles Sanders Peirce entre icône, indice et symbole vise-t-elle uniquement à spécifier différents types de signes?

25. Pour Charles Sanders Peirce, "n'importe quoi, qualité, individu existant ou loi, est l'icône de quelque chose, pourvu qu'il ressemble à cette chose et soit utilisé comme signe de cette chose". Durant le cours, un caractère supplémentaire a été proposé dans la définition de l'icône. Quel est ce caractère ?

26. Comment les travaux d'Yvan FONAGY contredisent-ils la distinction habituelle consistant à situer la parole dans la catégorie des symboles?

27. Quels sont les différents niveaux de signification de la parole corporalisée ?

28. Où situez-vous les travaux de Pierre Bourdieu présentés dans "Ce que parler veut dire" parmi les différents niveaux de signification de la parole corporalisée?

29. Qu'appelle-t-on en sociophonétique une hypercorrection?

30. Où situez-vous les travaux de Yvan FONAGY présentés dans "La vive voix" parmi les différents niveaux de signification de la parole corporalisée?

31. Appliquez les sept niveaux de la parole corporalisée à l'exemple d'un reportage sportif radiodiffusé.

32. Quels sont les apports de la corporalité de la parole à l'approche linguistique traditionnelle des énoncés verbaux ?

33. Quels sont, pour Michel CHION, les rôles du son dans la perception de l'image au cinéma ?

34. Dans quelle mesure peut-on dire que la musique a été le lieu de la représentation du temps, à travers le chant, la composition, la notation l'exécution en concert et l'enregistrement?

35. Qu'est-ce qu'un dispositif acousmatique ?

36. Qu'est-ce qui change en communication sonore, dès lors que le message sonore se trouve enregistré et reproductible ?

37. Commentez l'affirmation suivante. L'enregistrement sonore, la circulation des enregistrements et l'écoute de la musique enregistrée ont tué la musique vivante.

38. Commentez l'affirmation suivante. L'enregistrement sonore a délocalisé et « détemporalisé » le sonore.

39. Commentez l'affirmation suivante. L'enregistrement sonore a désacralisé l'instant.

40. Commentez l'affirmation suivante. L'apparition et le développement de l'enregistrement sonore, la circulation des enregistrements et l'écoute de la musique enregistrée, ont enfin donné à l'instant sonore vécu en direct sa véritable valeur.

41. Commentez l'évolution du pianiste Glenn Gould, qui, dans sa carrière, a abandonné les concerts en public pour ne plus jouer qu'en studio d'enregistrement.

42. Commentez cette déclaration du chanteur française Ricet Barrier.

« M'a fallu à peine 40 ans pour m'apercevoir que mon truc pour faire des disques, c'était pas le studio d'enregistrement mais le "EN PUBLIC". Oui je sais, j'ai la comprenette laborieuse, l'entendement délicat, faut s'lever d'bonne heure pour me faire entrer un p'tit quelque chose dans l'plot, même avec l'aide de quelques coups de pied bien placés. Pourtant, le destin m'avait fait signe... en 1958, quand j'ai fait mon premier disque, "La Servante du château", le directeur du studio Phillips, Monsieur Tavernier, m'a dit: -Ricet, si vous voulez refaire la chanson parce que cette note n'est pas très juste, il n'y a pas de problème, on recommence mais vous savez, il y aura une autre note pas très juste car vous débutez et votre voix n'est pas encore très sûre.

 

(…)

 

Bon, maintenant j'ai compris... depuis le spectacle à la Maison de la Chanson, à Québec où je suis tout seul avec ma guitare, face au public, je me sens dans mon meilleur, directement du producteur au consommateur, sans fioriture (ornement ajouté à la ligne mélodique dans un morceau de musique). C'est pourquoi on sort les deux C.D. de ce spectacle en retirant bien sûr les bavures (quintes de toux, accordages de guiguite, bruits de micro et de tabouret) mais c'est tout, on garde tout, les présentations, les rigolades avec le public et les applaus mais en les raccourcissant bien sûr sinon il faudrait 4 C.D. au moins... aïe mes chevilles. Pour un auteur-compositeur interprète, le plus simple possible c'est le mieux:

 

- Le plus beau Charles Trenet que j'ai vu, c'était au Théatre de l'Etoile en 1952 uniquement accompagné par son pianiste.

 

-Georges Brassens uniquement accompagné par Pierre Nicolas... toujours... tout simple, comme lui.

 

Donc, désormais, à partir de dorénavant, avec application immédiate de la décision prise c'est à dire tout de suite, toutes mes nouvelles chansons seront enregistrées en public, tout seul à la guitare, au banjo, au ukulele... »

43. Quels sont les critères de qualité applicables différemment à une répétition musicale, une exécution en concert et un enregistrement. Dans quel sens général va l'évolution de la problématique, si on l'envisage d'un point de vue historique?

44. Commentez la proposition suivante : il existe deux sorte d'enregistrements sonores (lorsqu'ils sont réalisés) les produits finis et les produits virtuels.

45. Dans quel sens le langage cinématographique ou le projet cinématographique évoluent-ils, selon Michel CHION, sous l'effet du développement contemporain de la qualité technique de la fidélité sonore et de la multidiffusion dans les salles? Exposez différentes hypothèses qui peuvent être construites à partir de ce diagnostic.

46. Citez différents types de mises en perspective des éléments sonores dans des films (par rapport aux perspectives visuelles. Présentez deux exemples dans une filmographie et décrivez les hypothèses sur la réception spectatorielle qui peuvent être associées à chacun de ces exemples.

47. Citez différents types de référence à la distance vocale dans des films.

48. Où se situe la coupure sémiotique en communication sonore ?

49. Comparez la notion d'acousmatique à celle de coupure sémiotique.

50. Suivant quels indicateurs, pourriez-vous affirmer que le sonore est moins pris en compte dans notre société que le visuel ?

51. Quels facteurs permettraient d'expliquer pourquoi le sonore est moins pris en compte dans notre société que le visuel ?

52. En quoi l'étude de la communication sonore conduit-elle à une remise en cause de la conception traditionnelle de l'individu.

53. En quoi l'approche de la communication sous l'angle du sonore remet-elle en question certains implicites relatifs à la conception civile de l'identité individuelle ? Illustrez votre réponse en décrivant si possible des exemples concrets.

Réflexions personnelles présentées par des étudiants

1. En étudiant dans un monastère pour avoir de la tranquillité, je me suis trouvé dérangé par le calme et j'ai éprouvé de grosses difficultés à me concentrer à m'endormir. Interprétation de cette expérience au moyen des notions développées au cours.

2. Le développement technologique sonore du cinéma a fait régresser le langage cinématographique à l'apparition du son: lourdeur et encombrement des caméras insonorisées, resserrement du cadre de l'image pour permettre la proximité du micro, mise au rebut de certains acteurs à la mauvaise voix, perte de l'imaginaire vocal dans le public,

3. Importance du son par rapport aux souvenirs. Analyse des cassettes personnelles comme patrimoine constitutif de l'identité. Référence au modèle connexionniste de la mémoire (cours de théorie systémique).

4. Réflexion sur "l'Audiovision" chez Michel CHION. Comment le son unifie l'image.

5. Surdité et rôle organisateur du son chez les enfants. Construction de la conscience du rythme.

6. Les nouvelles formes de musiques (hip hop, trip hop). L'usage d'échantillons sonores dans la composition musicale comme "recyclage".

7. Dans le cours, il est dit que les sons sont culturellement différents, du point de vue de leur signification. Or au cours de communication interculturelle on présente bien des différences, mais pas dans le domaine sonore. J'ai donc essayé de repérer des différences culturelles sonores fortes dans d'autres cultures.

8. On peut rapprocher la sociophonétique de Bourdieu à l'intégration de l'enfant à son milieu décrite par Wallon.

9. Mimésis, autoréférence et communication sonore. Application des types de signes définis par Peirce à aux situations de mimésis et d'autoréférence.

10. Application des niveaux de signification de la parole corporalisée à la problématique de la parole à la radio dans la rédaction et la lecture des bulletins d'information.

11. Le rôle du son dans le film "Mon Oncle" de Jacques Tati et la manière dont ce film a orienté mon intérêt pour le son dans la communication. Application des niveaux de signification de la parole corporalisée aux différents personnages du film.

12. Relation entre le dispositif acousmatique et mon expérience personnelle d'écoute de bruits de la vie dans mon environnement quotidien.

13. L'influence du son met en question l'autonomie individuelle. A partir de quel moment peut-on parler de harcèlement, de propagande ou de manipulation? Jusqu'où peut-on aller? L'étude du sonore inverse le paradigme de l'identité en situant l'influence au rang des processus fondamentaux et permanents et non comme un parasitage accidentel et temporaire de l'identitée.

14. Comment l'usage de la voix diffère-t-il dans le travail du comédien, par rapport à la vie ordinaire?

15. Si le son structure le temps, comment les sourds peuvent-ils structurer le temps sans accéder au son?

16. Dans quelle mesure les niveaux de signification de la parole corporalisée peuvent-ils être transposés à la langue des signes utilisée par les sourds.

17. Mise en confrontation des conclusions du cours d'analyse des langages sonores avec la notion d'individu dans le cours relatif à l'informatisation de la société, donné par J. Lohisse.

18. En tant que praticien musical, je confronte, avec ma propre expérience, les notions présentées au cours à propos de l'effet de l'enregistrement sonore sur la pratique musicale.

19. Application de l'étude des niveaux de signification de la parole corporalisée à quelques enregistrements de blues. Essai de spécification du genre blues à partir de cette application.

20. Interprétation critique de la quatrième période décrite par J. Attali dans "Bruits": la composition. Peut-on repérer dans des situations actuelles les caractéristiques annoncées en 1977 par Attali.

21. Observation de l'effet de l'écoute de chants grégoriens sur des occupés à dessiner et sur l'explication qu'ils fournissent à leurs condisciples au sujet de leur dessin. Essai de repérage d'homologies entre le style musical, les éléments dessinés et les explications fournies.

22. La musique dans les publicités télévisées. Inventaire de constantes stylistiques et de tendances dans l'usage dans le choix de musiques. Hypothèses sur l'indistinction entre les plans sonores et visuels dans la lecture audiovisuelle.

23. Application de l'acousmatique à un film de David Linch. Ce réalisateur cherche à extraire le fantastique du quotidien. Le son est utilisé à cette fin. Cela se remarque dans la figuration du temps et des usages de sons pour figurer des mondes subjectifs régis par des lois physiques différentes des nôtres.

24. Les notations musicales.

25. Les investissements sociaux contemporains en musique: Quête identitaire orientées vers mes musiques traditionnelles, révolues, lointaines. Besoin d'une association affective d'intersubjectivité. Adhérer à un groupe vibrant et fusionnel. Jouissance de l'instant présent. Éloignement du pôle de l'écriture et de l'intériorisation.

26. L'enregistrement des CD "live" par J-J Goldmann. L'enregistrement du CD "live" de la chorale à laquelle j'appartiens. J'y retrouve l'instant du concert. Dans les enregistrements studios, je ne retrouve rien.

27. L'apprentissage de prononciations étrangères par la méthode de "l'oreille électronique" d'Alfred Tomatis.

28. La conception des sons enregistrés, chez Jacques Attali.

29. La fonction sociale intégrative du son. L'audition d'une clochette d'annonce de la soupe à la mer du Nord me remémore mon enfance à la mer. Rapport à Proust (Swan). Pourquoi est-ce le son qui assure cette fonction intégrative?

30. Le paradoxe du bruit est qu'on en a besoin et qu'il est gênant.

31. L'intégration individuelle sonore du nouveau-né par le "Tummy-Sleep", reproduisant les bruits intra-utérins. (http://www.naissances.com/tummysleep/)

32. L'apport de Pierre Schaeffer dans la perception des objets sonores en relation avec l'acousmatique.

33. Le rôle organisateur du son dans la genèse de la communication. Étude du cas des enfants entendants, né de parents sourds. Article de Christiane Lepot-Froment , dans le livre "l'enfant sourd".

34. Plaidoyer pour l'importance du son au cinéma. Le son est générateur du sens, notamment à travers les modes de contrepoint.

35. Dans le contexte du retour actuel du sonore, comment comprendre l'accroissement du phénomène de la surdité et de l'usage du la communication textuelle?

36. La sensorialité prénatale et son importance dans l'évolution de l'enfant.

37. L'intégration sociale, dans une relation, de jeunes réunis pour écouter ensemble de la musique.

38. En rentrant des cours, j'éprouve le besoin d'allumer la radio ou la télévision.

39. Notre société de l'écoute est paradoxalement de plus en plus intolérante.

40. D'après "la parole au cinéma", et "le son au cinéma" de M. Chion, discussion de la thèses dualiste versus la thèses triangulaire dans les rapports entre le son et l'image.

41. Ma perception de la temporalité dans le son a changé durant le cours. J'ai découvert que l'objet sonore est unique et n'existe que dans un fragment de temps fugace. Je réfléchis à l'importance de la mémoire et de l'enregistrement, face à la fugacité du son.

42. J'ai observé chez des amis que la voix paternelle, entendue souvent par le bébé avant sa naissance, avait le pouvoir d'apaiser l'enfant après sa naissance.

43. Analyse du son dans le film "les vacances de Monsieur Hulot" de Jaques Tati. Le son est abondant, mais très peu travaillé, contrairement au discours des critiques. Il est traité comme une icône factice ou même carrément symbolique au sens de Peirce.

44. Étude de deux modèles cinématographie de mise en perspective sonore: le modèle russe (modèle du contrepoint, issu de contraintes politiques, économiques et techniques) et le modèle américain (modèle de la redondance: "la chevauchée fantastique" où tout parle de la même chose).

45. L'expérience multimodale dans la perception sonore, en rapport avec l'activité artistique. On trouve, dans les pratiques artistiques, un exercice assez fréquent de la multimodalité sensorielle : danser de la musique, évoquer des odeurs ou des sons par l'image, des gestes par la musique, des mouvements par l'architecture. Cela ne fonctionne pas toujours comme le prouvent les résistances de spectateurs de dessins animés à l'écoute de la voix du capitaine Haddock.

46. Les 7 niveaux de signification de la parole corporalisée sont insuffisamment connus, pris en compte et analysés. C'est le cas notamment du niveau psychophonétique.

47. Je suis musicien et compositeur. Je m'interroge sur l'impact des notions du cours sur la création sonore. (Les niveaux de signification de la parole corporalisée, énoncé-énonciation, conventions symboliques, intermodalité).

48. L'interaction sonore et la difficile gestion de la relation à autrui à travers les niveaux social, psychophonétique et spatio-temporel de la parole corporalisée. L'acousmatique apparaît comme un dispositif destiné à atténuer cette difficulté.

49. Les effets du bruit sur l'homme. Quels paramètres font du bruit une nuisance? Quels sont les éléments affectés par les nuisances sonores?

50. Le son au cinéma. Le passage du "muet" au "parlant" et les mutations stylistiques du langage cinématographique.

51. L'enregistrement musical d'après trois auteurs : Jacques Perriault (Mémoires de l'image et du son), Gérard Genette (Immanence et transcendance), Pierre Schaeffer (Traité des objets sonores).

52. L'utilité des bruits urbains comme lien social.

53. Approche proustienne d'une musique africaine, souvenir, pour l'étudiant, d'une expérience passée, il y a treize ans (conduite nocturne d'un véhicule en brousse).

54. Les états affectifs qui transparaissent à travers la voix au téléphone. Analogie et différence avec le jeu théâtral. Aristote, Peirce et la question de l'imitation.

55. Le clip vidéo est-il un dispositif acousmatique ? Analyse des caractéristiques du clip. Réponse : c'est une « para acousmatique ». Cela ne produit pas au même degré pour tous les clips. Les clips « live » ou narratifs ne sont pas acoustiques. Au contraire les clips acousmatiques sont ceux qui pour Michel Chion sont empathiques.

56. Analyse d'une naissance de prématuré, privé de perception intra-utérine et interprétation opposant la vision freudienne (naissance = rupture de la fusion originelle) à celle de Catherine Dolto (« le guetteur joyeux »).

57. Les nuisances sonores en milieu étudiant. Le cas d'un voisin bruyant. Analyse du phénomène suivant les notions vues au cours : propagation, diffraction, masquage, icône, indice, symbole, occurrence, pattern, interaction, pragmatique,

Éducation aux médias

Chapitre 1. la position du problème

Ce chapitre fait le bilan d’un long réquisitoire. Celui qui est formulé à envers les médias et, souvent en particulier, de l’image, car c’est souvent l’image qui apparaît comme le prototype des médias dans la représentation sociale de ceux-ci.

1. Émergence de l'intérêt pour les médias

Hominisation et apparition du signe comme médiation sémio-sociale

( [Le] geste et la parole.1. Technique et langage / André Leroi-Gourhan.-

Paris : Albin Michel, 1989.- (Sciences d'aujourd'hui)

 [Le] geste et la parole.2. La mémoire et les rythmes / André Leroi-Gourhan.-Paris : Albin Michel, 1988.- 285 p.- (Sciences d'aujourd'hui))

Sédentarisation sociale et apparition des livres, des villes et des monuments

([La] Raison graphique : la domestication de la pensée sauvage / Jack Goody; traduit de l'anglais et présenté par Jean Bazin et Alban Bensa.- Paris : Ed. de Minuit, 1986.- 274 p.- ([Le] Sens commun))

2. La question de l'image dans la tradition chrétienne:

La querelle des iconoclastes et des iconodules: Nicée II (787) (Pierre Prigent, "L’icône et la surconsommation d’images", dans Francois Bœspflug,

Nicolas Lossky (éds.) Nicée II, 787-1987, Douze siècles d'images religieuses, Cerf, Paris, 1987, p. 489-498. La définition citée se trouve à la p. 491.)

Présentation du Powerpoint « Eglises baroques »

Présentation de la séquence vidéo  «Jacobkirche »

3. L’image habitée et investie

Serge Tisseron in "le bonheur est dans l'image", Les empêcheurs de penser en rond, 1996, P133

L’image dans la psychanalyse freudienne

4. Image et cognition:

La seconde trichotomie de Ch-S. Peirce : Icône indice et symbole.

Les travaux de Peirce (1) semblent offrir une certaine pertinence dans la compréhension et l'analyse des formes actuelles de la communication audiovisuelle, en particulier dans la définition des différents types de rapports que le signe entretien avec la "chose dont il est le signe" et que Peirce a appelé : indice, icone, symbole.

 

• L'indice est un signe qui entretient un rapport physique, matériel avec la chose qu'il désigne. Les signes indiciels sont des traces sensibles d'un phénomène, une expression directe de la chose manifestée. Par exemple des empreintes de pas sur la neige ou le poing brandi qui est indice de menace.  Ce qui prime ici est la continuité entre le signe et son objet.

L'indice est lié (prélevé) sur la chose elle-même.

Un indice est un signe qui perdrait le caractère de signe si son objet était supprimé.

 

• L'icone (2) est un signe qui possède un rapport de ressemblance avec la chose qu'il représente. Les signes iconiques sont des représentations analogiques détachées des objets ou phénomènes représentés.

L'icone est un signe qui posséderait le caractère qui le rend signifiant, même si l'objet n'existait pas. On peut voir l’icône comme une sorte d’indice détaché de son objet, dont le détachement permettrait un gain d’autonomie, souvent manifestée par une stylisation, une accentuation de la facticité de l’icône.

• Le symbole concerne tout signe de nature arbitraire. Les signes symboliques rompent toute ressemblance et toute contiguïté avec la chose exprimée. C'est le cas de la langue (le mot chat n'a, par exemple, aucun rapport graphique ni phonétique avec l'animal qu'il désigne) ou de l'écriture mathématique. Ils nécessitent donc l'apprentissage de codes, de conventions d'écriture et de lecture.

Un symbole est un signe qui perdrait le caractère qui en fait signe s'il n'y avait pas d'interprétant.

La mise en question de l’image et des médias, par les sémioticiens, repose souvent, au premier degré, sur la distinction, l’opposition entre les messages fais de signes analogiques (indiciels et icôniques) et ceux qui sont faits de signes symboliques, orientés vers le langage verbal et la rationalité.

Cette distinction est notamment reprise par Daniel BOUGNOUX, dans son livre « la communication contre l’information » (BOUGNOUX (Daniel), La communication par la bande. Introduction aux sciences de l'information et de la communication, Paris, La découverte, 1991.) où il critique la perte d’exigence d’une information rigoureuse dérangeante et non consensuelle, au profit de pratiques « de communication » cherchant la fusion, l’euphorie et l’unanimisme.

"L'accès au symbolique réprime l'indice : il élague les sens (les sensations) au profit du sens (la signification)." L'apprentissage de la culture est le chemin du détachement qui va de l'indice au symbolique. "Plus on est éduqué, mieux on se passe d'indices et d'images dans la communication."

"A l'inverse l'art, le rêve, l'imaginaire en général frayent le chemin inverse à la culture, ils s'efforcent par désymbolisation de nos représentations de retrouver l’icône en deçà du symbole, et l'indice "sous" l’icône".

Selon lui : l'indice est le pôle de l'attachement et de la plénitude affirmative (il est très difficile de nier par indices ou icones), et le symbole celui du détachement, ou de l'esprit critique ; l'indice, pôle affectif et participatif, réchauffe la communication mais qu'il entraîne et nous enchaîne au phénomène; alors que le symbole, toujours froid, nous place à distance.

Humberto ECO

Pensée logique, pensée analogique (Article de JP meunier, connaître par l’image) http://www.comu.ucl.ac.be/reco/grems/jpweb/rec10/connaitre.htm

5. Médias et violence

A. Mimésis et catharsis : les travaux d’origine américaine, Marcel Frydmann

(http://www.comu.ucl.ac.be/reco/grems/jpweb/peraya/frydman.pdf)

B. Médias, violence et école : l’approche de Jacques Gonnet ( L’actualité à l’école, l’Indifférence, EM, les controverses fécondes, la question de l’espace de disponibilité)

C. La position du Conseil de l’Éducation aux Médias de la Communauté française de Belgique en matière de violence médiatique

L'éducation à l'audiovisuel et aux médias comme prévention nécessaire face à la violence télévisée.

Note de Thierry De Smedt, destinée aux publications du conseil de l’éducation aux médias, en 1997.

L'idée de contrôler la diffusion de séquence de violence dans les médias, et à la télévision en particulier, présuppose qu'il existe objectivement des "scènes de violence", des "images violentes", des "signes de violence" dans les films de cinéma dans les programmes de télévision.

Cette présupposition n'est pas totalement fausse: dans certains cas manifestes, des films contiennent des scènes incontestablement violentes, notamment lorsqu'il y a mutilation fictionnelle ou, pire, réelle et filmée d'êtres vivants.

Dans de tels cas, éviter la diffusion de ces scènes auprès des jeunes non accompagnés d'un éducateur est vraisemblablement souhaitable. Telle est la fonction d'une réglementation générale.

L'évolution des recherches sur la construction et la réception des messages médiatiques a cependant fait apparaître que les effets traumatisants pour les spectateurs dépendent d'autres facteurs que de la présence ponctuelle d'images de violence.

- Il peut exister une "violence diffuse" dans un programme, indépendamment de l'existence de passages qui "montrent" des agressions, des blessures ou des souffrances physiques. Ces violences diffuses peuvent notamment s'exprimer à travers le montage, la suggestion de scènes que le spectateur ne voit pas, mais qu'il est appelé à deviner, des tensions psychologiques entre les protagonistes, des effets sonores, des sous-entendus, etc...

- Au contraire, la stylisation est dans certains cas un moyen d'adoucir et de purifier des scènes aux contenus violents. Il est même possible que l'ensemble du scénario apporte un sens réconfortant à des images ponctuellement très violentes.

- Les effets traumatiques d'un programme résultent nécessairement d'un "couplage" entre les contenus et la forme de celui-ci, d'une part, et les conditions de visionnement et la sensibilité et l'activité du spectateur, au moment où il découvre le programme et dans la période qui suit la représentation.

Il est donc particulièrement difficile d'identifier à coup sûr les programmes "violents", ou plutôt ceux qui ne le sont pas, en vue de permettre leur diffusion.

D'autre part, les chaînes qui échappent au code de déontologie, la vente, le prêt et l'échange de cassettes vidéo et les images et séquences disponibles sur Internet permettent aux jeunes d'accéder à une masse incontrôlable de documents potentiellement violents.

Or, en matière de violence, l'éducation aux médias a précisément pour but d'apporter aux (télé)spectateurs la capacité de discerner, face à tout document médiatique, à quel titre la violence est montrée, comment elle se trouve représentée, quels buts poursuivent les auteurs et les diffuseurs, quels effets cette représentation est en train de produire sur les publics et particulièrement sur "moi-même comme spectateur" et quelle action est souhaitable à la suite de cette diffusion. Des évaluations de terrain ont montré l'efficacité, auprès des jeunes, de l'éducation aux médias, en ce sens.

Par conséquent, lorsqu'apparaissent les limites pratiques et théoriques de la réglementation en matière de violence dans les médias, l'éducation aux médias se révèle un instrument préventif de premier ordre là où elle est pratiquée.

D. Education à la médiation

On peut même envisager l’éducation aux médias comme une éducation à la médiation, comme le présente cet article publié dans les actes de l’Université d’été du CLEMI à Caen, en 1999. L’argument de base est celui de la position tierce occupée par les médias, l’éducation aux médias et le médiateur.

Violence, éducation aux médias et médiation.

Thierry De Smedt

Comment articuler la question de la violence avec celle de l’éducation aux médias ?

En quoi la gestion d’une relation interpersonnelle plus ou moins respectueuse d’autrui peut-elle se trouver concernée par le projet de former les jeunes à mieux comprendre en quoi consistent les médias ?

Je propose, dans les lignes qui suivent, une réponse personnelle à ces questions.

Mon raisonnement se déroulera en deux temps. Le premier relève d’une philosophie de la relation interpersonnelle, proche de la psychologie sociale. Le second esquissera un lien entre média et médiation.

Schématiquement, on peut représenter nos relations interpersonnelles, de manière élémentaire, par trois figures géométriques : un point, une ligne, un triangle. A chacune de ses figures, correspond un état relationnel caractéristique que je m’efforcerai de définir jusque dans ses aspects éthiques.

En premier lieu, la figure du point symbolise une relation de type monadique (à un terme). C’est la figure unitaire, qui contrairement aux apparence, me semble combiner paradoxalement deux concepts opposés : le concept de solitude que celui d’indistinction entre l'individu et ce qui l’entoure. Poursuivant le paradoxe, on peut constater que la figure du point peut être interprétée dans deux sens opposés : la séparation radicale entre le point et son environnement - absence de relation - et la fusion entre le point et son environnement, caractérisée par une relation totale.

La figure du point

Pour explorer la signification de cette figure en termes de relations individu – environnement (ou autrui) on peut rapporter cette figure à ce que Jean Piaget appelle égocentrisme. D’un point de vue cognitif, l’égocentrisme traduit l’immobilité de la pensée et son incapacité à intégrer des points de vue différents ou successifs. Du point de vue de l’affectivité, l’égocentrisme traduit une confusion entre les états affectifs propres et l'état du monde, et donc les états affectifs de l’entourage. L’égocentrisme se manifeste, chez le bébé par des attitudes, tantôt, de grande correspondance avec des stimuli de l'environnement. C'est ce qui se produit, par exemple, quand l'enfant se met spontanément à danser, lorsqu'il pénètre dans une salle où passe de la musique. Tantôt par une trop grande divergence avec l’état de son environnement. C'est le cas, par exemple, lorsqu'un enfant se met à chanter seul, à rire ou à pleurer, au milieu d'une assemblée parfaitement silencieuse.

L’égocentrisme n'est cependant pas l’apanage de la petite enfance. Il se retrouve, sous des formes diverses, chez les enfants, les adolescents, et même chez les adultes. Nous connaissons tous des instants où nous confondons notre sentiment personnel et les états du monde qui nous entoure. On peut même reconnaître qu’une certaine forme d’égocentrisme est en œuvre dans ce qui les psychologues appellent la projection (attribution de son propre état mental à autrui) et l’identification (attribution à soi-même de ce qui arrive à autrui). Or, si la projection et l’identification  peuvent se révéler en œuvre dans des maladies psychiques, elles sont surtout un mécanisme fondamental, quoique insuffisant, de la compréhension d’autrui et, par conséquent, un mécanisme élémentaire de la vie en société

En second lieu, la figure de la ligne symbolise une relation de type dyadique (à deux termes). C’est la figure de la dualité, applicable à tout système où émerge la différence entre un terme et un autre : le couple, la guerre, le désir, la chasse, la séduction, la communication, la contradiction, la complémentarité, etc. La ligne représente à la fois le lien qui relie et la non-correspondance entre les deux points que relie la ligne : si A et B étaient confondus, aucune ligne ne pourrait les relier.

La figure de la ligne

Apparemment, cette figure devrait suffire à représenter la forme de relation normale entre deux personnes, entre deux objets, entre deux groupes de personnes. Or il est frappant de constater combien la relation représente avec pertinence des situations de relation difficiles, voire impossibles. C’est le cas des relations fortement asymétriques, caractéristiques de l’exercice de la force, de la contrainte ou du pouvoir. Nous reviendrons plus loin sur des exemples concrets de problèmes présentés par la relation dyadique, mais nous pouvons déjà affirmer que la relation entre deux termes se caractérise le plus souvent par l’asymétrie que par la symétrie ou l’équilibre. C’est donc cette forme de figure qui semble le mieux capable de représenter la situation de violence. Nous verrons plus loin pourquoi.

Par contre, la relation entre trois termes, schématisée par la figure du triangle, est plus couramment utilisée lorsque l’on cherche à représenter la manière dont, dans nos sociétés, on tente de gérer la relation entre deux personnes.

La figure du triangle

Il faut dire que la relation à trois termes est une figure que l’on retrouve sous bien des formes et dans bien des contextes dans la culture occidentale. La triade apparaît dans le concept chrétien de trinité, mais aussi dans les fondements du droit ou dans les théories de la signification, où elle marque, pour Charles Sanders Peirce, une forme élevée du processus de l’interprétation du sens.

Comme l’exploitent à l’envi les auteurs de comédie de boulevard, la relation à trois termes exclut et dynamise à la fois la relation à deux termes. C’est même là son essence. La relation triangulaire vient interposer, entre deux termes ( a & b ), un troisième ( c ) qui appelle à son tour une relation spécifique avec les deux premiers termes ( c & a ) (c & b ). Cette relation, apportée par la présence de c est, à proprement parler, une médiation, c’est-à-dire une fonction d’intermédiaire assurant, à la fois, la séparation et le lien entre a et b. C’est précisément l’absence de médiation dans la relation à deux termes, symbolisée par la ligne, qui rend cette relation potentiellement inégale ou violente. En matière juridique, le droit et ses institutions interdisent à la victime de se faire justice en se vengeant sur le malfaiteur.

Les procédures triangulaires abondent dans nos sociétés, comme si la figure triangulaire était implicitement considérée comme la base de toute formalisation de la rencontre de la personne avec son semblable. Parmi ces procédures triangulaires, se trouvent aussi bien l’école que les médias. L’école, à travers la fonction de l’enseignant, constitue une médiation entre l’enfant et le monde. On peut donc représenter son action par une nouvelle figure triangulaire.

Le triangle de l’école

Par son action, l’enseignant contribue, pourrait-on dire, à mettre l’enfant au monde. Cette médiation implique bien la double fonction, citée plus haut, de séparation et de liaison.

De leur côté, les médias assurent aux aussi une fonction médiatrice entre le citoyen (lecteur – spectateur – consommateur - ...) et le monde.

Le triangle des médias

La relation complexe entre l’école et les médias a déjà été souvent abordée lors des travaux et des activités du CLEMI. Cette relation est bien souvent faite d’antagonismes et de mises en cause réciproques, mais elle présente aussi, comme le montrent les deux figures ci-dessus, des analogies frappantes, comme la similitude du triangle de la médiation, propre à l’école comme aux médias. Chacun à sa manière, école et médias est le troisième terme de la relation des élèves – citoyens avec le monde.

Or, si cette similitude peut faire apparaître la concurrence entre l’école et les médias, elle peut aussi suggérer, pour l’école une manière originale d’approcher les médias en opérant une médiation entre les élèves et les médias. Il s’agit de l’éducation aux médias.

L’éducation aux médias

Par cette intervention, l’école, bien sûr, initie les élèves à mieux comprendre les médias (...comme étant une partie du monde): leur contenu, leur structure, leur fonctionnement, leurs effets et c’est là son apport à la formation de spectateurs compétents. Mais l’école, en étudiant les médias, introduit également les élèves à un des grands dispositifs contemporains de médiation. Plus encore, comme ce dispositif plonge une grande partie de ses racines dans les dispositifs littéraires, techniques, artistiques traditionnels, l’école, en étudiant les médias, initie les élèves, de manière critique, à ces multiples médiations par lesquelles nos sociétés ont cherché, avec plus ou moins de succès, comment faire émerger une tierce instance lorsque la relation à deux devient douloureuse.

6. - Les médias en question.

A. Logique de l'école, logique des médias : savoirs formels, savoirs informels

  • Notes des colloques savoirs formels, savoirs informels.

Revue Recherche en communication, n°15, Médias, éducation et apprentissages.

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B. article de D. Jacobi Savoirs formels et apprentissages implicites

in Revue Recherche en communication, n°16, Interfaces sémiotiques et cognition.

7. Les nouveaux médias (Internet) et leurs risques

A. Internet et les jeunes

Présentation du Powerpoint de conclusion de l’enquête  « les jeunes et Internet ». (bogues2002VFinal Hourti#098.ppt) et conclusions belges dans le Powerpoint « présentation TDS).

  1. La synthèse des entretiens

  • Les jeunes disent oui à l’Internet

Les jeunes présentent, dans l'ensemble, une vision unanimement positive d'Internet.  Ils n’ont pas peur d’Internet. Celui-ci est généralement identifié sereinement au progrès, à l’avenir et à la liberté. ...

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