En plus de la chaleur, la pollution persiste
La stabilité du temps induite par la présence d'un anticyclone relativement puissant ne favorise pas la dispersion des polluants atmosphériques qui sont donc restreints à stagner pour... notre plus grand malheur.
En effet, au fur et à mesure que la chape de chaleur s'installe, sans vraiment de vent, la pollution atmosphérique devient de plus en plus visible sous la forme d'un nuage jaunâtre qui donne un teinte pisseuse au ciel, il s'agit du célèbre smog photochimique qui traduit la présence d'une concentration anormalement élevée d'ozone troposphérique.
C'est ce qu'ont enregistré les associations de surveillance de la qualité de l'air dans les grandes agglomérations notamment. Sur ces derniers jours, l'indice ATMO (de 1 - très bon à 10 - très mauvais) a bien souvent atteint 7 (médiocre) voire 8 (mauvais) en Ile-de-France, en Lorraine, dans le Nord pas de Calais, dans le Languedoc-Roussillon... régions où les niveaux de recommandation et d'information ont été déclenchés en seulement 3 jours.
L'incommodation est immédiate : les yeux piquent légèrement, tout comme les voies respiratoires : une sorte de petit rhume sec couplé avec une chaleur désagréable due aux températures.
L'ozone irrite les voies respiratoires et s'attaque aux poumons, provoquant des accès de toux, des crises d'asthme et des infections pulmonaires bactériennes. Des niveaux élevés peuvent causer des décès prématurés chez les personnes sensibles (CEE, 06/2005)
Notons qu'en France, l'asthme concerne 3 à 3,5 millions de personnes et que sa prévalence (nombre de cas anciens et nouveaux recensés) a doublé en quinze ans, pour atteindre 5 à 7% chez l'adulte et 10 à 15% chez les jeunes (programme PRIMEQUAL, 11/2003).
Un cercle vicieux
Il est "amusant" de constater que pour lutter contre une chaleur excessive, nous employons de plus en plus de systèmes de climatisation qui, à court terme, rafraichissent effectivement notre atmosphère immédiate.
Cependant, en consommant beaucoup d'énergie et en laissant échapper des fluides frigorigènes, nos climatiseurs participent à l'élévation de la température du globe.
Il en est de même dans les transports : dans ces moments, les migrations quotidiennes domicile<->travail deviennent pénibles en transport en commun car la température y est excessive et peut rapidement atteindre les 35-40°C. Ainsi, il est plus agréable de se rabattre sur la voiture qui bénéficie de plus en plus d'un système de climatisation. A court terme, le voyageur est rafraichit mais les polluants émis par le véhicule augmente dans le même temps le smog photochimique et participe à l'effet de serre, lequel réchauffe notre planète.
Ces situations curieuses et qui semblent inextricables révèlent la complexité des solutions à mettre en place : les réponses à court terme mènent nos sociétés à une impasse dont les conséquences seront de plus en plus effroyables.
Impuissant mais informatif
A défaut de proposer (et d'imposer) de véritables solutions et de pouvoir mobiliser la responsabilité des citoyens, les pouvoirs publics rappellent qu’à ce niveau de concentration, il est recommandé à la population de limiter dans les heures à venir toute activité physique ou sportive intense de nature à augmenter le volume d’air et donc d’ozone inhalé et à provoquer une aggravation des effets de ce polluant sur l’appareil respiratoire (douleur à l’inspiration, diminution de la capacité respiratoire,...).
Il est également conseillé d’éviter l’usage du tabac ou d’autres produits (solvants, peintures,...) susceptibles d’amplifier encore les effets de cette pollution.