La nouvelle importance de créativité individuelle et l’égalité d’accès a provoqué le ministère à tenter d’augmenter la quantité du temps pour les enseignements artistiques à l’école. Malgré les efforts du ministère, le programme scolaire était très centralisé et permettait très peu de flexibilité. Cette mesure, comme des autres prises pendant les années 70, était d’un genre assez symbolique, en grande partie à cause du manque du fonds budgétaire (un moyen de 0,47% pendant les années 70). Pourtant, ce symbolisme était important dans le sens qu’il a signifié un rejet de la conception malrucienne de la démocratisation. Ce rejet s’est manifesté dans un sens explicite, parce que Duhamel a reconnu la légitimité des industries culturelles, alors qu’elle était la croyance absolue de Malraux que le loisir et la culture étaient 2 entités différentes. Il est aussi manifesté dans un sens implicite, avec la tentative de promouvoir les enseignements artistiques, puisque Malraux ne pensait pas que le peuple français avait besoin de formation pour être capable d’apprécier l’art.
L’élection de François Mitterrand en 1981 a donné de l’espoir au public qu’enfin le ministère aurait un budget qui le permettrait de développer ses ambitions, parce qu’il a promis que 1% du budget de l’état serait consacré à la culture. Le choix de Jack Lang, fondateur du festival de Nancy, comme ministre de la culture était très populaire avec ceux qui voulaient un ministre avec une idéologie pluraliste qui essayerait d’assurer la participation de tout à la vie culturelle. Les premiers discours du Lang ont insinués une continuation de l’élargissement du champ culturel que Duhamel avait commencé. Lors son discours à l’Assemblée Nationale le 17 novembre 1981, il a confirmé le doublement du budget culturel, et il a ajouté que « La culture, c’est la vie de l’esprit. Elle ne peut être confinée en une lointaine forteresse, éloignée des douleurs et des peines des hommes »
Cette déclaration était le début de ce qu’on connaît comme le « tout-culturel », c’est-à-dire une notion plus anthropologique de la culture. L’affirmation que « il n’ y a pas de modèle unique…. L’art populaire ou l’art savant, l’art nouveau ou l’art traditionnel » a indiqué que ce serait un ministre qui essayerait d’être compréhensif dans sa notion de la culture et tenterait de supprimer l’hiérarchie entre des differents secteurs. L’importance que Duhamel avait attribuée aux enseignements artistiques a été réaffirmée par Lang, et il a dénoncé le simulacre que « un siècle après Jules Ferry, des millions d’enfants français (sont privés) du droit effectif a l’apprentissage d’un art ». Cependant, les mesures de décentralisation qui Mitterrand avait promis dans la campagne électorale de 1981 aideraient sûrement ce problème, et cela a donné l’assurance à Lang de promettre « une grande loi sur l’éducation artistique…..avant automne prochain ». Malgré l’accent que Lang a mis sur la pluralité et la différence, les premières mesures prises par son ministère avait un air malrucien, et elles ont essayé de stimuler la création professionnelle et la diffusion de la haute culture.
La loi sur le prix unique du livre, passé le 10 août 1981, a révoqué l’arrêté Monory, une loi de 1979 qui a libéralisé le prix du livre. Cette nouvelle loi a eu l'intention de stimuler la création littéraire aussi bien que fournir une gamme plus équilibré de livre au public. Le deuxième acte principal de 1981 était la décision d’abolir les frais d’entrée des musées, pour tout le monde le mercredi et toute la semaine pour les groupes scolaires. Les institutions culturelles avaient été toujours touchées par un manque de diversité de ses publics et cette mesure a essayé de supprimer une contrainte financière à la culture qui prévenait peut-être un public plus varié.
Le nouvel accent mis sur la diversité culturelle et la création amateur était démontrée en janvier 1982 avec la création de la Direction du Développement Culturel (DDC). Sa mission était semblable à celle du FIC, c’est-à-dire d’assurer que chaque citoyen français avait l’occasion de, comme la modification du décret fondateur a déclaré, « cultiver leur capacité d’inventer et de créer, d’exprimer librement leurs talents». Le but de la DDC était de financer des projets communautaires visés à des nouveaux et potentiels publics, aussi bien que soutenir des cultures et des langues régionales et minoritaires. Toutefois, la différence principale entre la DDC et le FIC était que le développement culturel a reçu une augmentation énorme de son budget, de F68m en 1981 à F1,047m en 1982.
Pourtant, cette nouvelle direction a connu des problèmes dés le premier jour. Son rôle transverse et inter-ministeriel a mené à des querelles avec les directions traditionnelles, notamment la Direction du Théâtre et des Spectacles (DTS), qui était mécontent avec le transfert de compétence des Maisons de la Culture (MC) à la DDC. Le clivage entre leur ambition et leur pouvoir administratif touchait considérablement le rôle de la DDC. Aussi bien que le manque de pouvoir, la DDC était endommagée par la détérioration du rapport entre Jack Lang et Dominique Wallon, le chef de la DDC. Wallon considérait que le rôle de la DDC était de promulguer une politique qui prônait le travail éducatif à long terme, alors que Lang croyait que la DDC devait se comporter comme « une direction d’innovation » et d’être un « réservoir » pour son budget naguère doublé.
Apres une expansion initial, la DDC subissait un recul continuel de son budget, et elle a été abolie par François Léotard en 1986, bien qu’il ne soit pas certain si Lang l’aurait préserver, car il a déclaré son regret ne pas avoir « redistribué le budget de la DDC en 1985, puisqu’il aurait été préservé plus efficacement par les artistes ». Cette assertion semblerait confirmer l’avis de Robert Abirached, chef de la DTS, que « Pour Jack Lang, c’est la création qui est au centre de tout. Il se veut ministre des arts et des artistes »
Pendant que de nombreuses mesures ont été prises pour aider la création professionnelle pendant les deux mandats langiens, l’abolition de la DDC et le FIC ont signifié que le développement culturel, tellement important en 1982 et essentiel pour la democratisation culturelle, n’était représenté que par une sous-direction à partir de 1986. En plus, la montant du budget ministériel consacré au développement culturel a baissé de 12,1% en 1982 à 6,2% en 1986.
Pendant les premières années du ministère de la Culture sous Lang, il a développé le rôle ministériel dans les industries culturelles, et il a donné reconnaissance ministérielle aux arts populaires. Le ministère a adopté un mot à la mode, décloisonnement, qui signifiait la démolition des barrières culturelles entre les différents secteurs. Cette reconnaissance a traduit à des nouvelles institutions pour le cirque et la cuisine. Toutefois, pendant que le financement pour les arts populaires était très faible, voire « risible », ils recevaient beaucoup d’attention du ministère.
Le financement pour les industries culturelles était plus considérable, parce que Lang reconnaissait leur importance sociale et économique en France contemporaine. La culture des jeunes, et surtout la musique populaire, a reçu de l’aide avec le programme Maxi-Rock Mini-Bruit, qui aidait les jeunes musiciens amateurs à trouver des salles de répétition. Le réseau Zénith des salles de concert, à Paris et en Province, a été construit afin de fournir des salles modernes pour les concerts. De l’aide financière était aussi disponible pour la bande dessinée, qui avait devenu un art de plus en plus répandu pendant les années 70. Lang a aidé de dissiper la perception de la BD comme un « sous-produit littéraire » avec de l’aide pour la création par une augmentation de financement pour les artistes et les auteurs, aussi bien que la création du Centre National de la Bande Dessinée à Angoulême, qui faisait partie du programme régional des Grands Travaux. La mode et la photographie étaient des autres industries qui ont profités de la reconnaissance et le financement du ministère.
Le soutien du Lang pour les industries culturelles était sans doute controversé. Il justifiait ce soutien en affirmant sa croyance qu’une vraie démocratie culturelle devait les inclure. Cependant, le symbolisme politique et la rentabilité des industries culturelles ont indubitablement levés leur prestige, surtout à partir de 1983. La perception traditionnelle des socialistes que la culture n’est pas un « bien comme les autres » a connu un changement de position, vers un avis qu’un élargissement du champ culturel pouvait aider le ministère et l’économie malade de la France. L’insistance de Président Mitterrand que chaque secteur dot accorder la priorité à la création des emplois en juillet 1981 a signifié que la préoccupation du ministère au début avec la pluralité, les pratiques amateurs et l’égalité d’accès à la culture a changé un peu.
Le secteur audiovisuel est devenu de plus en plus important pendant les années 60 et 70, grâce au nombre croissant des postes de télévision à domicile. Avec la radio et le cinéma, l’audiovisuel était le secteur culturel le plus accessible à la plupart des français, et on ne peut pas exagérer son importance. Le cinéma a reçu de l’aide dans la forme des prêts et des allégements fiscaux, afin de faire augmenter le nombre des films français, qui avait baissé pendant les vingt dernières années, à cause de l’augmentation de la télévision et la concurrence de l’industrie du cinéma anglo-saxon.
L’agence de Développement du Cinéma a été créée afin de construire et réaménager des cinémas, car la moitié du peuple français en 1981 habitait dans une commune qui n’avait pas un cinéma. La libéralisation des ondes en 1981 a eu l’intention d’augmenter le nombre de radios régionales, mais un grand nombre de ces nouvelles radios ne passaient que du pop anglo-saxon. Cependant, Lang s’est rendu compte de l’importance incontestable de la télévision, et il souhaitait stimuler la création et la diffusion de programmation française de haute qualité. Du financement a été rendu disponible, mais la croissance des heures de programmation avec les nouvelles chaînes, des quotas peu satisfaisant sur la quantité de programmation française et la privatisation de TF1 sous Léotard ont signifié que malgré les efforts sincères du Lang de faire barrage à « l’impérialisme culturelle des Etats-Unis » et d’aider la création française, le paysage audiovisuel français avait un air distinctement américain.
Bien que Lang ait incorporé des nouveaux secteurs dans le champ culturel, la grande partie du budget doublé était réservé pour les directions traditionnelles. L’importance du livre « parce que le livre reste un élément fondamentale de notre culture » a été réitérée par le réseau élargi des Bibliothèques Centrales de Prêt (BCP) et la loi sur le droit de l’auteur, qui a étendu les droits des createurs. L’art et le théâtre ont bénéficiés des nouveaux fonds et des nouvelles institutions. Le Fonds National d’art Contemporain (le FNAC) a été donné la tâche de faire circuler des œuvres dans les musées nationales, pendant que l’art expérimental était représenté par le Fonds d’Incitation à la Création (FIACRE), et l’art régional par le Fonds Régionaux d’Art Contemporain (FRAC). Le Fonds d’aide à la commande publique mettait des œuvres artistiques dans les lieux publics.
Pendant que le ministère essayait de mettre l’accent sur son activité dans les nouveaux secteurs, la haute culture et le patrimoine étaient toujours les priorités budgétaires. Le programme des Grands Travaux a été chargé de créer de nouveau patrimoine architectural. Ces projets de construction ont été conçus ave encore une conception malrucienne de la démocratisation. Mitterrand a décrit l'ambition des projets de “ « faciliter l’accès pour tous à des oeuvres et la sagesse du passé et du présent ». Bien que les projets principaux se trouvaient à Paris, il existait un programme parallèle en Province, mais ce programme n’a reçu qu’une partie infime du programme parisien, et le genre des projets était décidé par le ministère à Paris.
Pour un gouvernement qui était élu avec un programme décentralisant, le Grands Travaux représentait le pire des excès jacobins. En 1986, les dépenses sur les Grands Travaux représentaient 19% du budget du ministère, et son budget était plus centralisé qu’en 1981. Cela semblerait contredire l’assertion du Lang en 1981 que « la culture n’est la propriété d’une ville…fût-elle la capitale », ou l’affirmation du rapport «L’Impératif Culturel » en 1982 que « la décentralisation est la condition fondamentale…..d’un projet culturel pluraliste». Le budget était déconcentré plutôt que décentralisé par les réseaux régionaux, et un grand nombre des projets régionaux devaient être approuvés par Paris. Bien que Lang était moins d’un dirigiste que Mitterrand, il ne voulait pas perdre le contrôle de son budget.
Lang a tenté de résoudre la dichotomie entre la qualité artistique et la démocratisation culturelle avec le lancement de la « fête culturelle ». La fête la plus célébrée était la Fête de la Musique, lancée en 1982. Les organisateurs voulaient la participation des professionnelles et des amateurs pour créer une culture par tous pour tous. Elle est devenue et elle reste une grande réussite, avec la participation de 12 millions de personnes en 1986. Cette réussite a mené au lancement de plusieurs autres fêtes, qui incluait l’entrée gratuite au cinéma et aux 5.000 lieux habituellement fermés, y compris l’Elysee.
Quand Jack Lang est devenu le ministre de la culture en 1981, la volonté politique et le budget nécessaire pour un programme compréhensif de démocratisation semblait d’être présent. Cependant, de nombreux facteurs ont menés à l’échec définitif de sa politique de démocratisation. L’incapacité d’assurer des enseignements artistiques dans les écoles, l’effondrement de la DDC et la continuation de la centralisation du fonds et du pouvoir, aussi bien que des éléments qui n’étaient pas de sa faute, comme la privatisation de TF1 et les dépenses sur les Grands Travaux ont signifié que, comme le Conseil de l’Europe affirme « la démocratie culturelle était plutôt symbolique que voluntariste » et que les ressources pour l’action culturelle étaient « limitées…par rapport à ceux pour la dissémination de la haute culture » Malgré l’attention du ministère à la démocratisation dans un sens des années 80, le financement culturel suivait un modèle malrucien, qui priorisait la création professionnelle et la diffusion. Pendant que les fêtes ont beaucoup fait pour la popularité du ministère , elles ne sont que éphémère , et elles ont été critiqués par Michael Schneider « l’enseignement, pas la festivité, est la seule façon d’assurer l’égalité d’accès à la culture » et Marc Fumaroli « l’art….demande la persévérance » La capacité du Lang de, comme son ami Antoine Vitez a dit « créer des événements plutôt que des œuvres » a signifié les 2 mandats langiens étaient caractérisés par une continuation d’une culture plutôt « pour tous » que « par tous ».
Mots : 3.126
Bibliographie
The Politics of Fun: Cultural Policy and Debate in Contemporary France, David L. Looseley, Berg Publishing 1997
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Dictionnaire des politiques culturelles de la France depuis 1959, Emmanuel de Waresquiel (Paris/Larousse 2001), p. 356