Les modes de vie
L'apprentissage du temps libre
Le temps libre est incontestablement une conquête de ce siècle. Outre la baisse continue de la durée quotidienne du travail salarié, les travailleurs bénéficient en général de deux jours de repos hebdomadaire (le repos dominical n'ayant été imposé qu'en 1906) et de cinq semaines de congés payés (deux semaines accordées en 1936, trois en 1956, quatre en 1963 et cinq en 1981). Les sociologues ont ainsi calculé que sur une année de vie, un salarié passe en moyenne 20% de son temps à travailler et dans les transports, 33% à dormir et emploie le reste, soit 47%, à d'autres occupations, certaines passives comme la télévision, d'autres actives comme le bricolage, le jardinage ou la pratique d'un sport, mais toutes considérées par les usagers comme des activités de détente.
Télévision : la première des distractions
La télévision apparaît comme le premier des loisirs. Les Français lui consacrent en moyenne près de 1 000 heures par an, soit 17% de leur vie éveillée, ce qui représente 2 h 45 par jour, durée qui a augmenté de 30% depuis 1982. Instrument d'ouverture pour certains (la télévision est souvent devenue une compagne irremplaçable des personnes qui vivent seules, en particulier des personnes âgées), fléau culturel pour d'autres, le petit écran s'est imposé dans la vie quotidienne des Français, d'autant que la multiplication des chaînes et la transmission par câble ou satellite autorisent aujourd'hui un choix étendu de programmes. Cette tendance illustre un réel attrait pour les loisirs domestiques qui permettent de se détendre à domicile. C'est ainsi que se multiplient les consoles vidéo et leur panoplie de plus en plus sophistiquée de jeux et de loisirs culturels comme les cédéroms et bien sûr la connexion au réseau Internet, appelée à se populariser davantage dans l'avenir, avec entre autres la possibilité d'utiliser le Minitel comme moyen de connexion au réseau. L'accès à ces nouvelles technologies s'est accompagné d'une certaine désaffection à l'égard des spectacles traditionnels : le cirque n'est plus guère qu'un vestige et le théâtre ne survit souvent que grâce à des subventions. Le nombre de spectateurs de cinéma a été divisé par trois en quarante ans : 412 millions en 1957, 172 millions en 2001. Le cinéma français garde cependant certains atouts, grâce à une politique active de soutien, et a mieux résisté que celui des autres pays européens à la concurrence américaine. La France produit environ 170 films en 2000 et les films français représentent 36% de part de marché dans l'Hexagone (contre 54% pour les films américains).