Introduction

L'existentialisme peut être expliqué par la théorie sartrienne: « l'existence précède l'essence », c'est-à-dire qu'on surgit d'abord dans le monde, puis on existe et finalement on se définit par nos actions dont nous sommes pleinement responsables. Mais ce n'est pas le seul philosophe existentialiste, « l'existentialisme » est une étiquette qu'on avait même attribuée à  (voir son roman ).

En fait, l'origine étymologique du mot existentialisme vient d', en allemand on utilise le mot (), qui est également le terme désignant la théorie d', qui signifie « être-là ». , ayant importé l'existentialisme et la phénoménologie allemande en France, a répandu cette philosophie très à la mode durant les années 1940 qui était devenue non seulement un mode de vie mais qui était aussi définie par un endroit précis :  à .

La phénoménologie comme source de l’existentialisme

Sartre empruntera beaucoup à la méthode . C'est  qui, de par sa connaissance des philosophes allemands, a suggéré à Sartre de s'intéresser à la phénoménologie. C'est d'abord une méthode qui vient de . Science des phénomènes, elle décrit la façon dont les choses se donnent à la conscience. La description des choses permet de découvrir leur  et ce qu'est la conscience qui les pense. Pour cela, on fera varier imaginairement les points de vue sur la chose pour faire apparaître l'invariant. Par exemple, quel que soit le point de vue, un triangle a toujours trois côtés, qui font donc partie de son essence.

L'on peut dire, en calquant sur le discours de Jean-Paul Sartre, qu'« [i]l ne faut pas croire naïvement à ce que nous offre le monde » : le monde dépasse la simple conscience que l’on peut en avoir, c'est du reste parce que le phénomène ne se montre pas d'emblée qu'il faut une description qui débusque les choses, non derrière le visible, mais en lui (l'idée d'un  caché derrière le visible n'intéressant pas la phénoménologie). Cette nécessité pour la conscience d'exister comme conscience d'autre chose que soi, c'est ce que Husserl appelle "intentionnalité".

L'existence précède et construit l'essence

L'existentialisme athée déclare qu'il y a un être qui ne peut être défini avant son existence, et que cet être, c'est l'homme. Cela veut dire que l'homme apparaît dans le monde, existe et se définit après. Si l'homme ne peut être défini au commencement de son existence, c'est qu'il n'est d'abord rien, devient ensuite, et devient tel qu'il choisit de se faire.

Puisqu'il n'y a pas de  pour le concevoir, pour lui donner une âme prédéterminée, puisqu'à l'aube de son existence, l'homme n'est rien, son avenir lui appartient, ce qu'il est, ce qu'il sera lui appartient. L'homme détermine lui-même son essence, l'homme n'est rien d'autre que ce qu'il se fait, le résultat de son projet d'être. Il n'est pas ce qu'il a voulu être, car vouloir entend une volonté consciente, mais il est le résultat de ses choix, il est donc responsable de ce qu'il est. En cela la théorie existentialiste s’oppose à  qui fait précéder l'essence à l'existence. Selon Platon il existerait dans la nature une image de chaque chose que le Créateur utiliserait pour façonner la chose en question. Par exemple, Platon dit qu’il existe l'image d'un cheval dans la nature, sur laquelle on peut se fonder pour créer et reconnaître toujours un cheval. Or pour Sartre les choses existent d'abord et c’est seulement ensuite, si elles ont la capacité de penser, qu’elles créent des concepts tels que le sont les concepts "monde", "homme", "chose" ou "animal". C'est une fois inventés, que ces concepts obtiennent une essence. On voit bien de quoi on parle quand on parle d’un "homme" ; mais ça ne signifie pas que l'homme existe en tant qu'absolu. Tout existe avant "d'être", l'existence est la condition préalable à l'essence, ainsi l’existence précède l’essence.

La liberté

L'existentialisme rappelle que l'on définit les choses par notre esprit, après coup. L'homme façonne lui-même ce qu'il croit être juste ou vrai, et de ce point de vue il est seul responsable, devant lui-même et la civilisation, de ses actes. Puisqu’il n'existe pas d'essence objective, alors il n'existe ni morale ni même de vérité absolue. Il est donc inutile et néfaste de se cacher derrière un quelconque  : qu'il soit religieux et reconnaisse une existence déterminée par Dieu où l'on devrait attendre la vraie vie dans un autre monde sans pouvoir agir sur le destin qui déterminerait la vie actuelle, ou qu’il soit psychologique, voire fataliste, et déclare que les hommes sont comme ils sont et qu'on n'y peut rien changer… L'homme est le seul vrai maître de ses pensées et de ses croyances : « Chaque personne est un choix absolu de soi » (). L'existentialisme implique la liberté et le libre arbitre et s’élève donc contre le déterminisme matériel. Selon l'existentialisme sartrien, l'homme est donc, paradoxalement, condamné à la liberté puisque : « il n'y a pas de déterminisme, l'homme est libre, l'homme est liberté ». ().

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La responsabilité

Dans l'existentialisme athée, le concept d'amour du prochain de la tradition chrétienne disparaît devant la liberté individuelle. Mais les "cacodiens" de l'existentialisme ont quand même cherché à résoudre les problèmes sociaux que cette disparition pose.

Dans ,  explique que l'homme, par ses choix, définit lui-même le sens de sa vie (l'existence précède l'essence). Et, l'essence de l'homme menant à celle de l'humanité, l'homme définit en outre par ses choix le sens de la vie en général, c'est-à-dire qu'il engage symboliquement l'humanité dans la voie qu'il choisit.  explique par exemple que l'homme qui se marie considère le ...

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