A la place des lubies du gouvernement, quelques écoles anglaises adoptaient un système scolaire très similaire au baccalauréat qui existe actuellement en France. Il se peut que ce système convienne plus aux besoins des étudiants. On va exposer les grandes lignes du système français et on va considérer les avantages et les inconvénients de chaque système et les analyser pour voir si le bac peut vraiment être considéré comme une solution alternative au problème anglais.
On va d’abord décrire puis comparer les deux systèmes. Le nouveau système des A-Levels comprend des modules et les étudiants doivent choisir trois ou quatre matières à étudier, soit en un an (pour gagner un AS-Level) ou en deux ans (pour gagner un A-Level/A2). Ils peuvent choisir ce qu’ils désirent, il n’y a pas d’éléments obligatoires et ils peuvent refaire des modules pour obtenir des meilleures notes.
Le Baccalauréat est plus compliqué comme système ; parce qu’il y a plusieurs cours que les étudiants peuvent choisir de suivre. On ne va analyser que le bac L (littéraire) et le bac S (scientifique) car les autres bacs correspondent au NVQ etc., ce qui ne correspond pas aux objectifs de cette comparaison. Avec le bac, il y a au moins 8 matières obligatoires, et une ou deux options. Chaque matière a son coefficient (qui donne l’importance de la note dans la moyenne) et les étudiants passent plus de temps à étudier les matières avec les coefficients les plus élevés. Le coefficient donné a chaque matière dépend du bac choisi par l’étudiant, p. e. avec le bac S les matières les plus importantes sont les maths, la physique, la chimie et la biologie, et avec le bac L les lettres et les langues.
Une différence principale entre ces deux systèmes est la diversité. Il est vrai que les A-Levels sont assez étroits, avec seulement trois ou quatre matières, et cela peut limiter les choix d’études supérieures ou de carrières. Par contre, le bac est plus diversifié et cela permet aux étudiants un plus large choix après le lycée. On peut se poser la question ; Sommes-nous assez âgés à 16 ans pour choisir le chemin de nos vies ?
Par contre, le système anglais est plus facile à manipuler car on peut refaire des modules pour améliorer ses notes. De plus, avec le nouveau système, un AS-Level est obtenu avec moins de la moitié de la quantité du travail d’un A-Level mais garde tout de même la valeur d’un demi A-Level. Considérons le système UCAS (permettant aux gens de s’inscrire dans les universités) : pour eux, un A-Level avec la note A vaut 20 points, et un AS-Level avec la note A vaut 10 points. La plupart des universités offrent leurs places aux étudiants en fonction de leurs points. Il est ainsi plus facile d’obtenir deux AS-Levels (et donc 20 points) qu’un A-Level ce qui reviendra au même pour les universités. Grâce au système de coefficients en France, le bac est beaucoup moins difficile à manipuler. Les étudiants essayent de le faire en ne travaillant que les matières ayant un fort coefficient, mais cela n’est valable que pour les écrits. Lors des épreuves orales de rattrapage, les étudiants doivent choisir les matières où ils ont eu de faibles notes car c’est la différence entre la note d’oral qui est prise en compte. Dans le système du bac, le caractère obligatoire de certaines matières peut présenter des inconvénients. Il y a toujours le risque qu’une faiblesse dans une ou deux matières puisse baisser la moyenne. De plus si les étudiants n’aiment pas une matière ; leur intérêt ne sera pas très élevé. Par contre avec les A-Levels, les étudiants peuvent choisir les matières qui les intéressent et celles pour lesquelles ils ont des facilités. Cela leur donne plus de volonté et ils ont ainsi plus tendance à obtenir de bons résultats.
On peut constater que l’obtention du bac est presque équivalent à 5 GCSEs en Angleterre. Autrement dit, c’est un diplôme qui doit être obtenu par tout le monde, en revanche les A-Levels sont plus admirés, et ce malgré le scandale récent. Cela signifie que le bac ne vaut pas autant que les A-Levels aux yeux du grand public.
En dépit de cela, il faut admettre que les changements des deux dernières années des A-Levels ont eu un effet de « chaos » pour les notes. Touts les titulaires d’un A-Level (avant ou après reforme) n’ont donc pas le même niveau tandis que le bac est resté stable au cours des années et dans tout le pays.
En conclusion, il semble que cela dépend de ce que l’on recherche dans un diplôme ou un système scolaire. Si on est déjà sûr à l’âge de 16 ans de ses projets pour la vie, le système anglais sera meilleur, mais il faut faire attention aux risques de corruption du système. En France il existe plus d’intégrité et on a un plus choix après le bac, même si le diplôme n’est pas autant reconnu. Mais peut-être a-t-on déjà mis le système anglais dans un grand désordre et doit-on attendre qu’il se règle de lui-même.
« How Labour failed the Grade » The Sunday Times 22e septembre 2002
« How Labour failed the Grade » The Sunday Times 22e septembre 2002
« Top schools look abroad for A-Level alternative » The Sunday Times 22e septembre 2002
« Black Marks » The Independent on Sunday 22e septembre 2002