1. La banque dans l’économie

  1.    Le rôle de la banque

La banque est une institution qui a évolué dans le temps, tout en essayant de trouver les moyens adéquats pour simplifier la réalisation opérative et sûre des paiements, dans l’espace et dans le temps, et pour identifier les procédures nécessaires à le change d’actifs présents propres ou collectés contre un volume supérieur d’actifs futurs. Les banques agissent, d’une part, en tant qu’intermédiaires entre ceux qui ont des ressources à leur disposition et ceux qui en ont temporairement besoin et, d’autre part, en tant que mandataires de ses clients pour la réalisation des différents services bancaires, financiers et, parfois, d’assurance et administratifs.

  1.    Les fonctions de la banque

En tant que fonctions principales de la banque, on peut mentionner:

  • la fonction de garde et de conservation des valeurs ;
  • la fonction de gestion du mécanisme des paiements internes et externes ;
  • la fonction d’attraction et de collecte des ressources (d’agrégation) ;
  • la fonction de transformation des ressources à vue ou à court terme en ressources à long terme ;
  • la fonction de placement des crédits sur le marché monétaire et sur le marché financier ;
  • la fonction de substitution du « risque total ou zéro » avec un « risque très réduit ».

  1.    Les techniques bancaires

Pour le déroulement efficient de l’activité de la banque, on a besoin d’institutions, personnes et techniques. Chaque opération bancaire se fonde sur une disposition juridique et sur certaines procédures comprises dans les normes de la Banque Centrale et de la banque respective.

À leur tour, les techniques bancaires pour la réalisation de ces opérations ont   évolué dans le temps ; elles ne représentent pas l’invention d’une certaine personne, mais elles se sont perfectionnées chaque jour, par la pratique bancaire. Il ne faut pas confondre les techniques bancaires avec la technique informationnelle dont disposent les banques. Celles-ci assurent les conditions d’application efficiente des techniques bancaires.

L’expérience acquise par le banquier doit contenir la connaissance des clients du point de vue moral, professionnel, managérial, la connaissance des secteurs concurrentiels de l’économie nationale avec leurs perspectives d’intégration dans l’Union Européenne, la connaissance de la politique macro et microéconomique.

À celles-ci se rajoutent la capacité et le courage du banquier de combiner des éléments contradictoires, tels la confiance et la crainte, le risque et le profit, la liquidité et le placement, le présent et l’avenir. Dans ce processus, la relation banque-client se manifeste sous différentes formes ; par la suite, nous allons faire référence aux principales relations et, plus précisément, à celles au niveau desquelles la banque est, à tour de rôle ou en même temps, créancier et débiteur.

  1. La relation banque-client comme relation créancier-débiteur

  1.    Le compte en banque. L’ouverture et le saisi du compte

Pour se défendre contre le risque de perte ou de vol, une personne peut déposer la somme d’argent qu’elle détient, dans une banque, afin de la garder dans un coffre-fort, ou dans un dépôt bancaire, afin de la garder et exploiter, étant porteuse d’intérêt.

À la base d’un contrat avec la banque, le client peut déposer une somme d’argent dans la banque ou la retirer. La somme est inscrite, à son compte, dans un compte à vue ou à terme et elle peut être récupérée sur simple demande ou après un certain préavis.

Les enregistrements au niveau du débit et du crédit du compte vont refléter tant les remises et les retraits que les transferts ordonnés du compte en question à destination d’autres comptes. En principe, le solde du compte ne peut être que nul ou créancier, cas dans lequel la relation entre le client et la banque se présente sous la forme d’une relation entre créancier et débiteur.

À la base d’une convention, accompagnée le plus souvent par les garanties correspondantes, le solde du compte respectif peut être débiteur, pendant certaines périodes, situation où la relation entre le client et la banque apparaît sous la forme d’une relation entre débiteur et créancier.  On constate alors, que dans ses relations avec les clients, la banque peut jouer aussi le rôle de débiteur que celui de créancier.

Toute personne a le droit d’ouvrir un compte en banque, ce droit étant considéré comme faisant partie des droits de l’homme et il est légiféré de manière appropriée dans chaque pays.

Lors de l’ouverture d’un compte, la banque vérifie l’identité (nom et prénom, date et lieu de naissance, nationalité, domicile, code numérique personnel) de la personne avec laquelle est conclu le contrat d’ouverture du compte respectif. Le banquier peut s’informer aussi sur la situation personnelle ou professionnelle.

De plus, la banque doit être sûre de la capacité juridique de son client, c’est-à-dire de l’aptitude de celui-ci de conclure des actes juridiques (la protection des mineurs par les parents, la tutelle, les majeurs incapables, les interdits légaux, etc.).

Les informations essentielles sur le client sont concentrées sur un formulaire appelé spécimen de signature qui sert à la vérification de l’authenticité des ordres écrits transmis à la banque par le client respectif et, spécialement, à la vérification par comparaison de cette signature avec celle qui se trouve sur les chèques émis par celui-ci. La banque tient un registre de tous les comptes ouverts, dans l’ordre de leur ouverture.

Les dépôts effectifs de monnaie dans le compte se transforment de monnaie fiduciaire (billets de banque et monnaies métalliques) en monnaie scripturale (opérations basées sur dépôts et crédits bancaires) et, de nos jours, en ce qui s’appelle monnaie électronique ou autrement dit bourse électronique.

La gestion des comptes par la banque se reflète dans le relevé de compte, qui donne une image détaillée des opérations enregistrées pendant une période donnée. Certaines banques offrent la possibilité aux détenteurs de cartes bancaires, émises à la base de comptes à vue, de connaître le solde du compte et, en outre, les derniers enregistrements au crédit et au débit du compte en question, c’est-à-dire un relevé de compte.

  1. L’assurance des dépôts

Le risque du déposant d’argent à la banque reste et celui-ci se manifeste au moment où la banque fait faillite. Pourtant, le client jouit de l’assurance de son dépôt  jusqu’à une certaine limite. Conformément à la directive de l’UE dans ce domaine, l’assurance des dépôts  est faite jusqu’à la valeur de 100.000 euros.

En Roumanie, pendant le premier trimestre de l'année 2003, le Fond d’assurance des dépôts  garantit les dépôts jusqu'à une somme limite qui s'élève à 118.469.000 lei, somme qui est indexée chaque semestre à la base du taux de l'inflation.

2.3 La procuration de faire fonctionner le compte

Le titulaire du compte, en qualité de mandat, peut autoriser un ou plusieurs mandataires pour faire fonctionner le compte, mais il assume l'entière responsabilité de toutes les opérations de débit ou de crédit effectuées. La procuration peut être partielle, elle est valable seulement pour les opérations de crédit, ou générale, pour toutes les opérations bancaires. De même, la procure accordée à plusieurs mandataires peut prévoir que ceux-ci agissent séparément (chacun peut agir seul) ou ensemble (tous les mandataires doivent agir en même temps).

2.4 Les comptes – typologie

Les comptes peuvent être à vue ou à terme, ouverts par les résident ou les non-résidents, libellés en lei ou en devises. Pendant leurs relations avec la banque, les clients peuvent ouvrir des comptes au nom de plusieurs personnes, chacune d'entre elles en opérant comme si elle en était le seul titulaire, mais toutes restant responsables solidairement des opérations effectuées.

Les versements sur un compte peuvent être faits par le titulaire ou par n'importe quelle autre personne à la différence des retraits d'argent qui ne peuvent être effectuées que par le titulaire du compte ou son mandataire.

Lorsque la banque diversifie ses relations avec les personnes physiques ou morales ayant la qualité de clients de cette banque, en les offrant plus de services, le contrat conclu entre la banque et le client peut prendre la forme d'une convention de compte courant, convention utilisée surtout par les agents économiques et les entrepreneurs individuels. En ce cas, il y a la possibilité que le solde de ce compte soit débiteur aussi, en établissant d'habitude un certain plafond pour une certaine période, et bien sûr, une certaine garantie qui peut être une caution  personnelle des managers ou un autre type de garantie établie auparavant.

Les contrats bancaires conclus en général avec des personnes physiques, prévoient que celles-ci peuvent détenir des comptes à vue (des dépôts à vue) et des comptes à terme, dénommés dépôts à terme. D'habitude, la banque n'accorde aucun intérêt ou un intérêt minimum pour les dépôts bancaires à vue.

Les titulaires d'un compte courant doivent payer un certain intérêt lorsque le compte présente un solde débiteur. Dans le calcul de cet intérêt, on prend en considération la date de la valeur comme suit : pour les opérations de crédit, l'intérêt est calculé après 1 ou 2 jours après leurs écritures en compte, tandis que pour les opérations de débit, l'intérêt est calculé avec 1 jours ou plus d'avance.

Les transactions internes s'effectuent en monnaie nationale, tandis que les transactions internationales peuvent être libellées dans une autre monnaie ce qui engendre le change.

Les clients peuvent avoir des comptes libellés en devises étrangères, tout en respectant les règlements en vigueur.

Les non-résidents peuvent avoir des comptes libellés en devises étrangères qui peuvent être transférées, mais en principe ils ne peuvent pas être alimentés que de l'étranger.

3. La diversité des instruments de paiement

3.1 Le numéraire (billets de banque et monnaies)

Le numéraire c'est-à-dire les billets de banque et les monnaies métalliques constituent l'un des plus connus instruments de paiement.

La structure de la masse monétaire se réalise en fonction des besoins de la circulation monétaire de chaque pays (pouvoir d'achat, traditions). La mise en circulation des billets se fait de plus en plus par apposeédiaire des automates bancaires, qui ont connu une évolution exponentielle pendant les derniers 15 années. L'utilisation du numéraire comme moyen de paiement implique le risque de la détérioration, du vol, du transport physique, etc.

A présent on distingue :

  • la monnaie fiduciaire (les billets de banques et les monnaies métalliques), et
  • la monnaie scripturale (les comptes en banque).

Pour le premier type de monnaie les paiement se font sans apposeédiaire des banques, c'est-à-dire de main à main, alors que dans le deuxième cas, les paiement sont réalisés sans la manipulation de l'argent, soit scriptural, soit électronique.

Cependant, les banques font des opérations de dépôt ou de retrait d'argent sous la forme des billets de banque. Lorsqu'on dépose, on remplit un bordereau avec la structure des billets déposés, on reçoit ensuite un reçu qui atteste cette opération; de même on peut faire appel à une société de sécurité qui doit accompagner les grands dépôts d'argent, leurs reconnaissance par la banque, etc.  

Au cas des retraits, on distingue plusieurs modalités compte tenu du lieu de l'opération:

  • au guichet teneur du compte ou au guichet où l'opération est accréditée;
  • chez une autre agence qui se trouve dans un autre pays;
  • auprès d'un automate bancaire.

Au guichet teneur du compte, le client remplit le chèque et il met au dos du chèque sa signature. S'il ne possède pas de chéquier, le guichetier lui remet un chèque de retrait qu'il établit à l'ordre de la banque. S'il s'agit de retraits importants, le guichet doit être annoncé avec 24 heures d'avance.

Pour les retraits effectués à d'autres guichets, le client établit un chèque en mentionnant le lieu, la date et le montant retiré et présente une pièce d'identité. Dans certains cas, il se peut qu'il ait des plafonds de retrait.

Au cas où il s'agit d'une carte de paiement, le client peut retirer des automates bancaires qui acceptent la carte une certaine somme (par jour ou par semaine) seulement en introduisant le code secret (PIN – Personal Identification Number ou Numéro d'Identification Personnel), composé de 4 chiffres, sans aucune autre formalité.

Les banques opèrent aussi avec des devises, par vente et achat de diverses monnaies, en effectuant des opérations de change manuel. En ce cas, ces banques doivent disposer d'un stock de monnaies étrangères ajusté en fonction du saison ou de la localité ou elle déroule ses opérations. Les stock peut être réglé soit en relation avec les autre banques qui ont un besoin complémentaire pour certaines devises, soit par des retraits ou des versements de devises dans les comptes que leurs correspondants bancaires détiennent. On peut dire que le change manuel de devises est une forme dérivée du change scriptural.

La possession d'un stock pas productif de billets, sans intérêt, explique le coût plus élevé engendré par le change manuel en comparaison avec les chèques de voyage.

Les banques essayaient de récupérer ce coût sous la forme de la différence entre les taux d'achat et ceux de vente, quelques-uns inférieurs, d'autres supérieurs au taux de change à un certain moment.

3.2. L'ordre de paiement

Parmi les moyens de paiement on retrouve l'ordre de paiement (qui peut être permanent ou avec paiement programmé, le virement, le transfer-credit) et le débit direct du compte (le prélèvement). Au cas où il s'agit d'un ordre de paiement, la banque, sur l'ordre d'un client, débite un compte de celui-ci pour créditer un autre compte du client ou d'un tiers.

Le prélèvement est l’opération inverse: la banque ,sur l’ordre d’un client, crédite le compte de celui-ci et débite le compte d’une tierce personne.

Dans le cas du virement, l’ordre est donné par le débiteur, tandis que dans le cas du prélèvement l’ordre est donné par le créancier.

L’ordre peut être rédigé par écrit ou transmis à la banque sur support informatique. Le virement peut être simple, pour une seule opération ou permanent, c’est-à-dire ordonné pour plusieurs opérations périodiques, à condition que la somme de paiement en cause ne varie pas (le paiement mensuel du loyer, etc.). Le virement ne peut pas s’effectuer s’il n’y a pas d’argent dans le compte. De plus, le virement devient nul comme mandat au cas de décès ou d’incapacité juridique, survenue après l’émission de l’ordre, mais avant l’exécution de celui-ci.

  1. Le prélèvement

Le prélèvement est recommandé pour les opérations massives et répétitives: prélèvements d’impôts sur les salaires, le paiement des charges d’électricité et de téléphone, etc. Au cas du prélèvement le débiteur doit donner, par écrit et au préalable, un mandat dénommé autorisation de prélèvement, qu’il envoie à sa banque, aussi qu’une demande de prélèvement qu’il envoie à son créancier.

L’autorisation de prélèvement peut être générale, jusqu’à la révocation de celle-ci et dans ce cas le créancier va envoyer un simple avis de prélèvement pour chaque nouvelle facture. L’autorisation de prélèvement peut aussi être spéciale, pour chaque cas à part.

Dans certaines situations et dans certains pays le créancier attache à la facture un titre universel de paiement (TUP), ce qui offre au débiteur la possibilité de choix entre plusieurs modes de règlement: par mandat, par chèque ou par prélèvement. Les titres universels de paiement sont analysés par l’ordinateur de compensation. Tout de même, avant le premier prélèvement, le débiteur fera parvenir à son créancier un relevé d’identité bancaire (RIB), pour identifier son compte.

  1. Le chèque et sa transmission

Un autre moyen de paiement fréquemment rencontré est le chèque en tant que document (ordre) écrit, par lequel le titulaire d’un compte donne à sa banque l’ordre de payer une certaine somme à un bénéficiaire, qui peut être lui-même. Comme mentions obligatoires, le chèque doit contenir le nom de chèque, l’ordre de payer une somme bien déterminée, le nom de celui qui doit payer, le lieu de paiement (l’adresse exacte de la succursale ou de l’agence bancaire), la date et le lieu de la création du chèque, le nom de celui qui a donné l’ordre de paiement, son adresse et sa signature.

Le signataire, c’est-à-dire le titulaire du compte est désigné comme le tireur, la banque comme le tiré. Le chèque peut être au porteur (contient la clause “au porteur” ou “payez au porteur”) ou à l’ordre d’un bénéficiaire désigné (contient la clause “à l’ordre”), qui peut être un créancier du tireur ou le tireur lui-même (quand il retire des sommes d’argent de son compte). Si l’interdiction n’est pas spécifiée, un bénéficiaire pourra transmettre le chèque à l’ordre à une autre personne par voie d’endossement, c’est-à-dire en apposant sa signature au verso. Le chèque respectif peut circuler de cette manière par endos successifs jusqu’à être présenté à l’encaissement.

Si le chèque est présenté dans une autre banque ou agence que celle mentionnée sur le chèque, pour que son opération soit complète, il doit être enregistré à la succursale ou à l’agence désignée comme lieu de paiement.

Si le chèque contient la clause “pas à l’ordre”, il ne peut pas être transmis par endossement à une autre personne; il peut être encaissé seulement par le bénéficiaire mentionné sur le chèque. Toutefois, le chèque peut être transmis à autrui, mais par la voie de cession de créance.

Il existe certaines différences entre le virement et le chèque concernant la date et la sûreté du paiement.

  1.    Différences entre le virement et le chèque

  1. Le virement ne parvient à son bénéficiaire qu’après être passé par la banque du débiteur, c’est-à-dire de celui qui a donné l’ordre, sa finalisation se réalisant ensuite sans aucun problème, s’il y a de l’argent dans le compte ou s’il existe une autorisation de découvert de compte. Au contraire, le chèque est remis par le tireur directement au bénéficiaire. Celui-ci ou la personne qui le succède sur le circuit le présente à l’encaissement et peut avoir la surprise que le chèque soit sans provision, c’est-à-dire qu’il n’existe pas d’argent dans le compte. Celui qui ordonne le virement, le débiteur, est immédiatement débité par sa banque (s’il existe de l’argent dans le compte), tandis que l’auteur du chèque sera débité plus tard ou ne le sera pas de tout, en fonction des circonstances.

  1. L’opération de virement suppose la connaissance des coordonnées bancaires du créancier. A l’émission du chèque il suffit de connaître le nom du créancier et le fait qu’il est titulaire d’un compte et, si le chèque est barré, on n’a même pas besoin de cela. Le chèque barré (de deux lignes transversales parallèles) ne peut être payé que par une banque à l’un de ses clients. Si on mentionne le nom d’une banque entre les lignes barrées, le barrement est nommé spécial; si on ne spécifie aucune banque entre les lignes transversales, le barrement est dit général.

  1. Dans le cas du chèque, la mort du tireur ou son incapacité juridique intervenue après la transmission du chèque au bénéficiaire n’annule pas l’ordre de paiement, parce que la provision doit être préalable et disponible. Dans le cas du virement, la mort ou son incapacité juridique intervenue après l’émission de l’ordre, mais avant son exécution par la banque, annule l’ordre respectif.

  1. Dans le cas du chèque, le manque de la provision est annoncé à la Centrale des incidents de paiements dans le cadre de la Banque centrale et peut être considéré comme un fait pénal, tandis que dans le cas du virement, le manque de la provision signifie que le paiement ne peut pas s’effectuer, mais ne suppose pas d’annoncer la Centrale des incidents de paiements.

  1. Le paiement par chèque ne suppose pas la délivrance d’une quittance comme preuve du paiement; le chèque lui-même est la preuve respective, étant gardé par la banque un certain nombre d’années.

  1. L’émission et l’encaissement des chèques

Le chèque peut être rédigé sur n’importe quelle feuille de papier, s’il contient toutes les mentions obligatoires; mais en pratique, pour des raisons de sécurité et de facilité de traitement on utilise des exemplaires standardisés, imprimés sur papier spécial, doté de caractères magnétiques, que la banque met à la disposition de ses clients sous forme de chéquiers. Si les chèques sont barrés et portent la mention de “pas à l’ordre”, l’endossement n’est possible qu’en faveur de la banque du bénéficiaire. D’habitude, les chèques endossables et non barrés sont délivrés à la demande du client (contre un droit de timbre) en annoncant l’Administration Financière.

Le chèque est un instrument de paiement à vue. La banque du bénéficiaire de chèque, à la réception de celui-ci, transcrit son contenu en caractères magnétiques, pour permettre, par la suite, le traitement automatisé de celui-ci. Si elle est aussi la banque payante, elle débite le compte du tireur et crédite le compte du bénéficiaire avec la somme respective et garde le chèque en archives pour 10 ans. Si elle n’est pas la banque payante, c’est-à-dire le tireur a le compte dans une autre banque, avant de créditer le compte du bénéficiaire, elle débitera la banque payante (le tiré) et lui remettra le chèque. Le tiré va débiter le compte du tireur et va garder le chèque dans ses archives.

Du moment où le chèque a été remis par le tireur au bénéficiaire, le premier ne peut plus se dédire de l’engagement signé. L’opposition au paiement peut se faire seulement dans le cas de vol ou de perte du chèque ou du chéquier et en cas de liquidation judiciaire du bénéficiaire.

La présentation au paiement du chèque se fait :

  • En 8 jours, si le paiement a lieu dans la localité dans laquelle le chèque a été émis ;
  • En 15 jours, s’il s’agit de localités différentes.

La période de validité du chèque est plus grande, mais il perd des prérogatives qu’il a en qualité de chèque, dans la faveur du possesseur.  

Si le chèque est sans provision et que dans un certain nombre de jours ouvrables (1-4) le compte du tireur n’est pas alimenté, la banque annonce l’incident de paiement à la Banque Centrale, qui garde un fichier centralisé des chèques sans provision.

Au tireur on interdit d’émettre des chèques sur une certaine période de temps, d’habitude une année, et il peut être poursuivi judiciairement.  Les procédures diffèrent d’un pays à l’autre, en fonction du fait s’il s’agit d’un premier incident, s’il a été résolu dans un certain délai, si on n’a pas commis un autre incident dans la dernière année, etc.

Les créanciers peuvent se protéger contre le risque du chèque sans provision. Ils peuvent solliciter un chèque visé, cas dans lequel la banque qui paye, c’est-à-dire le tiré, pose un visa, attestant que la provision existe à celle date ; de toute façon, elle ne garantit pas l’existence de la provision à la date de paiement. Le risque se réduit dans le cas de l’utilisation d’un chèque certifié, cas dans lequel la banque s’engage de bloquer la provision jusqu’au terme légal de présentation du chèque (d’habitude 8 jours). S’il s’agit d’un chèque de banque, celui-ci est émis par la banque payante à la demande et par le débit du compte du client (ou le dépôt d’une somme de la part de celui-ci), en faveur du bénéficiaire spécifié et sur les frais de celui-ci. Dans ce cas, la banque est responsable pour le paiement jusqu’à l’expiration du délai de prescription (d’habitude, un an et huit jours).

Si on fait référence à l’importance relative des différentes instruments de paiement, on peut dire que dans la  pratique, dans la plupart des pays développés, environ 90% de la valeur des transactions sans numéraire s’effectue par des virements, représentant seulement environ 50% du nombre des transactions sans numéraire. Une importance mineure, mais en croissance, environ 1% de la valeur des transactions sans numéraire revient au débit direct, bien que le nombre des transactions représente environ 20%. Les chèques et les cartes bancaires se partagent, la différence en soulignant que les dernières gagnent de plus en plus de terrain en défaveur des premières.

3.7 Les accréditifs et la lettre de crédit

Si le client d’une banque d’une localité désire disposer de ses fonds, occasionnellement ou périodiquement, dans une autre localité ou à l’étranger, il sollicite à sa banque de lui ouvrir un accréditif auprès d’une succursale ou auprès d’une banque correspondante installée  dans la localité concernée. La banque demande à la succursale ou à la banque correspondante, après s’être assurée du respect des règlements en vigueur, de faire dans son nom certains paiements, en faveur d’une ou une autre personne ; elle retient la somme nécessaire en débitant le compte du client. Le paiement peut être conditionné par certains documents justificatifs, par exemple de documents prouvant une expédition de marchandises, on parle alors d’un accréditif documentaire.

L’accréditif peut être :

  • Simple, quand il est ouvert pour une période limitée;
  • Permanent, c’est-à-dire accordé pour une période donnée (par exemple 100.000.000 lei par mois) et renouvelable automatiquement jusqu’à sa révocation.

Si on ne connaît pas la localité où on fera le paiement, au lieu de l’accréditation à une certaine adresse, le client peut emporter une lettre de crédit, qui lui donnera accès à un réseau d’agences ou correspondants de sa banque. Ce document, la lettre de crédit, peut être utilisé par le client ou par une personne désignée par celui-ci, pour permettre au possesseur de la lettre de se procurer des fonds au cours d’un voyage dans le pays. Dans ce cas aussi, le versement sera fait pour le compte de la banque initiatrice, qui à son tour va prélever la somme respective sur le compte du client.

3.8 Le chèque de voyage

 

Pour éviter le risque de perte, vol ou falsification de la lettre de crédit, tellement exposée pendant les voyages, celle-ci, en effet à été transformée en chèque de voyage. Celui-ci est imprimé sur un papier spécial, difficile à contrefaire et vaut un nombre rond d’unités monétaires, dénominatives, d’habitude dollars ou euros.

A l’achat, le bénéficiaire signe chaque chèque de voyage ; la deuxième signature sera faite au moment de l’utilisation. La double signature réduite le risque de l’utilisation frauduleuse de ces chèques, au point que la banque assure le remplacement ou  le remboursement des titres perdus ou volés.

Beaucoup de banques adhèrent aux vastes réseaux comme American Express, Thomas Cook, bien connus dans le monde, dont les chèques sont acceptés en paiement pour leur valeur nominale par des hôtels, restaurants, magasins et agences de voyage à travers le monde.  

3.9. L’évolution des éléments électroniques de paiement

3.9.1 La carte bancaire

Jusqu’à l’apparition de ces instruments de paiement spéciaux, les instruments de paiement sur support de papier impliquaient une relation de correspondance entre un instrument de paiement comme document et un rapport de paiement dans un circuit unitaire.

Les paiements, par des instruments de paiement électroniques – porteurs actifs d’informations (basé de données), sont capable d’économiser du temps et du papier et, de même, peuvent être utilisés dans le monde entier. Ils permettent aussi de retirer des sommes en espèces des terminaux électroniques. Les procédures de réalisation des paiements sont basées sur un système de relations contractuelles entre le possesseur des instruments respectifs, leur émetteur  et le commercial ou l’entité qui réalise la prestation des services respectifs. La carte comme représentant de ces instruments doit avoir la capacité de réceptionner, de stocker, de traiter et de transmettre à la distance, dans des conditions de sûreté et opérativité, informations concernant la situation du compte du bénéficiaire et des transferts ordonnés par celui-ci.

Dans les années ’20, certains sociétés commerciales des Etats-Unis ont commencé à offrir à leurs clients les plus fidèles des cartes accréditives ou cartes de crédit, généralement imprimés sur un support en matière plastique qui leur permettait de ne régler leurs achats qu’après coup, par prélèvement sur leur compte en banque.

A partir des années ’50, le succès de ces cartes a incité plusieurs sociétés financières comme American Express, Diners’ Club, à lancer des cartes multiservices, qui puissent accréditer une clientèle aisée auprès des nombreuses société commerciales. On peut dire que Diners’ Club a introduit la première carte moderne en 1949. Ainsi les clients que les commerçants acceptent à payer une certaine contribution, les premiers pour bénéficier d’un nouveau service, les autres pour élargir leurs affaires.

Certaines banques américaines (principalement Bank of America et Chase Manhattan) et européennes sont entrées dans ce mécanisme des cartes multiservices et à partir des années ’60 ont commencé à émettre des cartes diverses. En 1976 apparaît le réseau VISA, connu dans le monde entier, qui a évolué du réseau Bank Americard, et en 1980 un autre réseau important apparaît, c’est-à-dire le réseau Master Card. A la fin du deuxième millénaire, le plus important émetteur de cartes bancaires du monde était Citicorp, avec environ 60 millions de cartes émises, dont environ 40 millions émises sur le territoire SUA par Citibank, la banque de la corporation. L’image du développement des cartes aux Etats-Unis résulte aussi du fait que les emprunts par des cartes représentent environ 40% du total des crédits de consommation, et ce type de crédits, à leur tour, arrive jusqu’à 1/8 du total des crédits accordés par toutes les banques américaines.    

3.9.2 L’effectuation des payements et l’obtention de l’espèce à l’aide des cartes bancaires

Concrètement les payements s’effectuent de la suivante manière : le commerçant reproduit sur une facture en trois exemplaires la carte bancaire, contenant les coordonnés bancaires  du client, qui va signer la facture.

Après cette étape, le commerçant procède à la comparaison de la signature  avec celle existante sur le dos de la carte (le même procédé comme celui des chèques de voyage). Si la somme dépasse le plafond garanti par le contrat, le commerçant vérifie si le numéro de la carte ne figure pas sur «  la liste noire ». Puis, il remet un exemplaire de la facture à la banque, comme un chèque, il va garder un exemplaire et l’autre exemplaire est donné au client. Le compte du client est débité à l’instant ou après une certaine période.

Les cartes se sont développées après les années ’70, une fois avec l’introduction des automates, qui permettent, pas seulement,  le retrait d’une somme d’argent mais aussi les transferts  d’un compte à l’autre, des payements pour certaines services, le placement des ordres pour l’activité boursière, le dépôt d’argent, l’interrogation sur la situation du compte, etc.

Pour ce type d’opérations, les cartes sont prévues à piste magnétique ou microprocesseur («  les cartes intelligentes »).

Dans ce cas, la comparaison des signatures ne peut pas se réaliser et l’identification du porteur va se réaliser à l’aide de l’introduction du numéro du code (PIN) connu seulement par le titulaire de la carte. Certains commerçants ont installé des « terminaux point de vente » (EFTPOS  - Le transfert électronique des fonds au point de vente), ou le client, au lieu de signer la facture imprimée par sa carte est invité d’introduire la carte dans le lecteur qui va vérifier si le numéro de la carte existe et que le client a des disponibilités sur le compte.

Après que le client vérifie et ait d’accord avec la somme à payer, il va introduire son code secret, et dans le réseau a lieu la vérification de la signature, c’est-à-dire la vérification de la correspondance entre  le code et la carte. En même temps, par le système des ordinateurs- commutateurs, auquel le magasin est connecté, le compte du client est débité sur l’instant.

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La carte bancaire étant un instrument de payement multiple, a  ,à la fois, la fonction du numéraire, du crédit, du débit et de monnaie électronique, étant utilisée aussi pour les payements dans le réseau de l’Internet.

3.9.3 Autres modes de télépaiement

De plus, par l’intermédiaire d’un modem, un client peut effectuer un payement à la distance et l’achat à la maison. On peut parler «  d’une banque au domicile ». Le mécanisme est le suivant : la banque est doté avec un serveur qui peut être accédé par le modem mis à la disposition du client, en ...

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