Une idylle nommée Google

      Analyse sociologique d’une étonnante entreprise

Travail effectué par

Remis à

Mme. Julie-Pascale Provost

Dans le cadre du cours de Sociologie de l’entreprise

1-404-96

Mardi, le 11 septembre 2007

Table des matières

Une idylle nommée Google

      Analyse sociologique d’une étonnante entreprise

Introduction

Dans notre revue de l’actualité, nous avons favorisé le médium internet parce qu’il nous intriguait davantage. Nous nous demandions comment une approche sociologique pourrait servir à expliquer les entreprises de ce secteur. Dernièrement, un nom se retrouve sur toutes les lèvres : Google. Débordant de sa toile, la notoriété de Google s’est étendue à tous les médias, de sorte que nous avons pu aborder notre sujet d’étude via des sources diversifiées (journaux, revues, télévision, etc.) Encore récemment, Google faisait les manchettes par l’achat du fameux domaine Youtube.com. D’où vient ce nouvel acteur ? Comment est-il parvenu à pénétrer la cour des « grands » ? Google n’a pas dix ans, et n’était hier qu’un moteur de recherche. Le modèle de Google est si extraordinaire qu’il nécessite d’être mis en perspective : nous pensons pouvoir expliquer les succès de Google par une analyse de la stratégie identitaire. Notre démarche s’effectuera en deux temps, nous allons d’abord étudier l’identité de Google telle qu’elle est donnée par son profil financier, ainsi que par l’image qu’elle véhicule dans les médias, pour procéder par la suite à l’analyse des groupes humains que forment ses membres (dits acteurs).  Nous pensons pouvoir comprendre par cette analyse les mécanismes qui ont enclenché la formation de l’identité, et expliquer la marge de pouvoir qui en résulte. Ceci est une analyse sociologique et nous n’avons pas jugé pertinent d’introduire dans ces lignes une historique de la compagnie, nous l’avons fait ponctuellement pour appuyer nos réflexions mais avons réservé une annexe pour le faire plus exhaustivement. En annexe se retrouvent également le dernier bilan financier de la compagnie, ainsi que des graphiques montrant l’évolution de l’action Google et la progression du nombre d’employés.

Un profil (financier) avantageux

        Le profil financier de l’entreprise est simplement merveilleux, n’étant il y a quelques années qu’un acteur mineur de l’économie, Google a débuté 2007 avec le statut de conquérant. En franchissant la barre des 10 milliards de revenus au bilan de 2006 (et des bénéfices de plusieurs milliards de dollars), Google montre une croissance économique époustouflante. Le cours de son action grimpe avec rapidité depuis son entrée en Bourse, initialement cotée à 80$, l’action se vend aujourd’hui (11 septembre) à 521$. D’une valeur de 25 milliards de dollars, Google menace maintenant les grands : en maintenant une telle croissance « il ne lui faudrait plus qu’une année pour dépasser Oracle (…) et à peine trois ou quatre ans pour devancer Microsoft. » Le plus étonnant, c’est qu’outre quelques rares exceptions, Google ne facture aucun de ses services, au nom du principe de la gratuité et de l’accessibilité universels.

        En effet, Google a toujours eu à cœur la puissance et l’efficacité de son service avant d’avoir une  pensée pour ses profits. La croissance s’est toujours faite avec sagacité et intégrité. À l’origine, l’idée était de fournir un moteur de recherche qui pourrait enfin offrir des résultats pertinents. Les services offerts par les Yahoo!, HotBot, AltaVista paraissaient suffisants à l’époque, mais les visionnaires de Google étaient persuadés qu’avec la croissance du web il fallait miser sur un concept bien plus intelligent, qui serait doublé d’une puissance d’opération phénoménale.

C’est ainsi qu’est née l’idée de télécharcher le web en son entier, puis de bâtir un algorithme hyper-puissant, nommé PageRank. Celui-ci se charge d’attribuer un rang pertinent aux pages web à la suite d’une recherche lancée par des mots clés. La page jugée la plus pertinente par l’équation mathématique se retrouve alors présentée en tête de liste, et à sa suite sont classées les milliers (millions) d’autres pages qui répondent du mot clé entré par l’utilisateur. L’objectif avoué de Google est de « faire de l’ordinateur un documentaliste zélé. »

Les services sont entièrement gratuits, et sont toujours proposés sobrement. Les revenus de l’entreprise sont assurés à 98,5% par la publicité, notamment par ce concept de vente de mots clés nommé Adwords. N’offrant aucun compromis quant au fonctionnement de ses outils, Google se contente de publicités discrètes à la droite de l’écran. Clairement identifiés comme liens publicitaires, ces Adwords sont mis aux enchères et traités par un algorithme semblable à celui de PageRank lors de la recherche web. Et comme l’utilisation du moteur Google est universellement répandue, tous se tournent naturellement vers Google pour s’offrir de la publicité. Ainsi, ce système d’enchères au mot clé remplit les coffres de l’entreprise sans que celle-ci ait à séduire ses clients, exhibant une attitude de laissez-allé et de confiance en l’efficacité du bouche à oreille. Il y a là une source de revenus absolument géniale – l’auteur Daniel Ichbiah en parle d’ailleurs en termes de « vache à lait. » Voilà qui montre bien l’originalité de la stratégie administrative de Google!

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Coup d’oeil dans les média

        Cette analyse comptable demeure pourtant incomplète pour bien décrire cet objet social qu’est Google. Spontanément, lorsque que le commun des mortels évoque « Google », il est question d’une réalité qui n’est pas d’ordre économique. Google, c’est cool. Google, c’est une sorte d’icône de contre-culture de l’ère de l’informatique, c’est ce qui s’oppose par sa gratuité au monstre qu’est Microsoft, par sa simplicité aux portails comme Yahoo! Google c’est aussi GoogleEarth qui permet – gratuitement! – d’observer notre planète comme jamais auparavant, et c’est également Gmail et GoogleNews, et Google finances et Googlescholar, etc. Et Google c’est aussi ...

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