Dans de nombreux pays , la police exerce un pouvoir discrétionnaire , mettant en garde les usagers ou confisquant le cannabis , même en petite quantité, à usages privé ou médical.
Huit pays , parmi les quinze de l'Union Européenne , ne pénalisent pas la consommation du cannabis. La Belgique devrait bientôt rallier ce camp. Un projet d'arrêté y prévoit que la consommation ou la possession d'une petite quantité de cannabis ne seront plus poursuivis.
3°) Débat
-Parce qu'il est une réalité culturelle depuis plus de trente ans.
-Parce que quelques milliers au début des années 70 , les cannabinophiles se comptent par millions aujourd'hui et refusent de se faire traiter de malade ou de toxico.
-Parce que fumer du cannabis est assumer par une majorité d'usagers et que jamais ils ne passeront à une substance plus dure.
-Parce que nombreux sont ceux qui sont interpellés chaque année pour un simple usage, et que pour quelques grammes d'herbe ou de shit, sont jugés et incarcérés.
-Parce que selon la constitution, la « liberté consiste à faire tout ce qui ne nuit pas à autrui » ( article 4 de la déclaration des droits de l'homme) . Et que fumer un joint ne peut nuire qu'à soit même. Il y a donc une entrave aux libertés individuelles.
-Parce qu'exprimer des propos contraire à la doctrine officielle est un délit susceptible d'entraîner des poursuites. Il y a donc une entrave à la liberté d'expression.
-Parce que la prohibition du cannabis enrichit les mafias, encourage la corruption à tous les niveaux et finance les guerres et le terrorisme dans de nombreux pays .
-Parce que cela entraîne la circulation de produits frelatés dangereux pour la santé ( H coupé à la colle , au henné, à la paraffine, etc ... ) et facilite l'escalade chez les jeunes vers des substances plus dures tel que l'héroïne, ce qui va à l'encontre de la santé publique.
-Parce qu'au nom de la guerre à la drogue, on interdit les drogues du sud en imposant celles du nord comme l'alcool , le tabac et les médicaments .
-Le cannabis ( ou chanvre ) comporte beaucoup de vertus thérapeutiques.
Ce sont surtout les effets néfastes sur la santé qui sont avancés lors d'une argumentation contre le cannabis.
-Les toxicomanes de demain sont les fumeurs de joints d'aujourd'hui.
-Les produits consommés aujourd'hui ne sont plus ceux d' il y a 30 ans . La concentration en principe actif ( THC ) est deux à cinq fois plus élevée .
-A long terme, même si les effets ont encore besoin d'être étudiés, on cite cependant des affections durables des voies respiratoires – cancer du poumon, gorge, langue – problèmes liés aux produits de coupe présents dans la résine et au principe d'inhalation de fumée, par définition produit de la combustion – suie, cendre – et sa température élevée à son entrée dans les voies respiratoires .
-Le principal effet néfaste que l'on attribue au cannabis est son action sur la santé mentale. On l'accuse de provoquer des sentiments négatifs, d'induire des psychoses ou d'avoir un effet aggravant sur les maladies mentales préexistantes .
-Chez des personnes prédisposées, le chanvre pourrait entraîner des troubles psychiques parfois sévères ( dépression, hallucination, idées délirantes ... ). Des études récentes ont aussi montré un lien entre une consommation précoce ( à l'adolescence ) et le développement d'une schizophrénie à l'âge adulte. Même si le lien causal n'est pas démontré, les spécialistes estiment que cette substance peut précipiter l'apparition d'une schizophrénie, aggraver les symptômes et rendre moins efficace le traitement.
-Altération de la perception, de l'attention et de la mémoire immédiate.
-A moyen terme, s'installent parfois démotivation, sous-estime de soi, intempérance voire dépression et tendance suicidaire.
-Des doses plus fortes peuvent induire une augmentation de la perception auditive et visuelle, qui peuvent engendrer des hallucinations et conduire jusqu'au bad trip.
-Selon les chercheurs, fumer trois ou quatre joints par jour produirait le même effet que de fumer un paquet de cigarettes.
-Un état proche de l'ébriété et une baisse des réflexes avec risques d'accident ( défenestration, mise en danger de la vie d'autrui et de soi même ), lorsqu'on conduit un véhicule par exemple.
-Parce que des milliers de jeunes transgressant la loi et arrivent dans le monde adulte de la sorte, prendront l'habitude de transgresser toutes les autres lois et s'en ai ainsi fait de la démocratie.
-Parce que la prohibition mobilise actuellement des milliers de policiers et de douaniers, et que cela n'a pas diminué d'un iota le nombre de consommateurs, et aussi fait dépenser des sommes faramineuses alors que cette somme pourrait être utilisée pour une prévention plus importante au sujet des drogues dures.
-Parce que boire de l'alcool, fumer du tabac, même si ce n'est pas fantastique, cela fait partie des rites culturels d'une société, alors pourquoi pas avec le cannabis ?
-Parce qu'à cause de la répression, les usagers sont obligé(e)s de se fournir sur le marché clandestin où circulent d'autres drogues bien plus difficile à gérer. Il est temps de sortir le cannabis de la clandestinité pour que de nombreux(ses) adeptes ne soient plus en contact avec les vendeurs(ses) d'autres drogues et de promouvoir un usage récréatif et raisonnable, ceci s'inscrivant dans une politique de réduction des risques.
-Aucune surdose due au cannabis n'a été enregistrée en deux millénaires d'histoire médicale et c'est ce qui contribue le plus à sa réputation de «drogue douce ». La dose létale estimée du cannabis est de 20 000 à 40 000 fois le niveau d'une dose normale. En comparaison, les médicaments les plus prescrits ont une dose létale autour de 10 fois la dose normale. Une étude a montré qu'il faudrait administrer 681 kilogrammes de cannabis en 15 minutes pour atteindre la dose létale.
CONCLUSION
Bien qu'on ne puisse pas encore dire avec certitude quel sera le résultat du débat sur la drogue, il est à noter que les voix en faveur d'une dépénalisation se font mieux entendre qu'auparavant et que les spécialistes, en particulier, se prononcent de plus en plus en faveur d'une modification de la politique.
La légalisation du Cannabis