Le Systme dinformation organisationnel : perspectives dvaluation du systme dinformation de contrle de gestion Cas : Office National dElectricit

Authors Avatar

             


SOMMAIRE

Introduction

Première partie : Généralités sur les systèmes d’information et le contrôle de gestion

Chapitre 1 : Généralités sur les systèmes d’information

                    Section I : Analyse du système d’information

                    Section II : Les outils de contrôle de gestion

Chapitre 2 : Système d’information et contrôle de gestion

                    Section I : L’évolution des systèmes d’information 

                    Section II : La production des informations de pilotage

Chapitre 3 : les méthodes de diagnostic des  systèmes d’information

                   Section I : L’analyse des besoins en informations

                   Section II : Les méthodes d’analyse des besoins en informations

                   Section III : La planification des systèmes d’information

Deuxième partie : Diagnostic du système de contrôle de gestion

Chapitre 1 : La présentation de l’office National d’Electricité

                 Section I : Présentation de l’ONE

                 Section II : Secteur d’activité

                 Section III : Les services de l’office

Chapitre 2 : Diagnostic de la planification et de la budgétisation

                Section I : La planification

                Section II : La budgétisation

Chapitre 3 : Diagnostic des tableaux de bord et du reporting

                Section I : Le reporting

                Section II : Les tableaux de bord

Conclusion

Bibliographie

Annexes

Introduction

Toute organisation dispose d'un système d'information d'une forme ou d'une autre. Un grand nombre d'entre elles peuvent considérer qu'un système élémentaire leur suffit − par exemple un système de comptabilité manuel qui produit des rapports avec un décalage de trois mois. À quoi bon consacrer une somme énorme d'efforts et d'argent pour améliorer un système d'information ? Parce que, pour fonctionner de manière efficace et économique, une institution doit disposer d'informations de qualité : elle pourra d'autant mieux gérer ses ressources que ses informations seront bonnes. Dans un environnement concurrentiel, l'institution qui détient de meilleures informations dispose d'un net avantage.

A l’heure de la mondialisation et à l’aube de la globalisation et de la concurrence accrue entre les entreprises et avec les mutations susceptibles de toucher une organisation, le changement  des esprits, des méthodes et des moyens pour garder sa position et pour avancer est indispensable. L’évaluation sérieuse des systèmes d’informations est une méthode qui permet à l’entreprise d’atteindre l’efficacité et l’efficience organisationnelle. L’évaluation des systèmes d’information d’entreprises peut s’articuler autour de deux systèmes distincts, mais complémentaires : le système de production des données (SPD) et le système d’utilisation des données (SUD).

Pourtant, l’évaluation d’un SI n’est pas une tâche simple et facile, elle nécessite le temps, l’argent et des spécialistes qui s’en chargent, c’est pour cela qu’on s’est limité dans notre travail à  un diagnostic du SI du contrôle de gestion.

La difficulté souvent rencontrée lors de la réalisation revient à deux facteurs, d’abord par l’absence de normes sur la base desquelles la comparaison pourra être faite, ce qui requiert encore plus de vigilance, et puis par la présence de concepts très spécifiques dans le domaine de la production énergétique.

Définition du concept de système d’information de gestion 

Le terme de système d’information reflète en fait une évolution d’une approche strictement technicienne relative à l’utilisation des ordinateurs dans l’entreprise vers une approche plus organisationnelle, liée à la prise en compte des problèmes de l’information au sein de l’entreprise. Le système d’information qui est un concept nouveau en sciences de gestion fait l’objet de définitions variées. Nous présenterons les plus généralement citées dans la littérature spécialisée :

 Selon Roland et Leifert, »un système d’information est un objet artificiel que les gestionnaires construisent pour disposer à tout instant d’images qui les renseignent sur l’état actuel ou passé du système réel qu’ils gèrent ».

Selon Eindor et Henderson , « le système d’information peut être considéré comme l’ensemble des ressources matérielles (matériels, logiciels, personnels) affectées à des tâches d’acquisition, de stockage, de traitement et de diffusion des informations au sein d’une organisation.

Selon Mason et Mitroft : “tout concerne en dernier ressort un individu pourvu d’un profil psychologique donné, confronté  à un problème précis dans un contexte  organisationnel déterminé ; pour résoudre son problème, cet individu a besoin d’éléments de prise de décision, perçu à travers un mode de représentation qui lui es propre”.

Cette dernière définition, à laquelle adhère un grand nombre de chercheurs en systèmes d’information, cerne bien la complexité pour appréhender les SI dans leur globalité et pour en apercevoir les contours, les limites et les frontières.

Objectif de la recherche

  • Connaitre les principales conditions de réussite d’un bon système d’information de contrôle de gestion.
  • Amélioration du système d’information de contrôle de gestion. Plus précisément l’amélioration du système de planification et de budgétisation ainsi que du système reporting et tableau de bord.

Méthodologie

 Notre recherche est de type intervention :

      -  Son point de départ : ensemble de problèmes dans l’organisation

      -  Son but : apporter des solutions pratiques dans l’ONE

      -  Le recueil d’information : terrain.

Durant un stage de deux mois au sein de l’Office National d’Electricité (Direction Régionale du Nord) et à l’aide d’un guide d’entretien élaboré, on a procédé premièrement à la connaissance de l’Office, puis à l’aide des responsables on a découvert plusieurs dysfonctionnements. La majorité de ces dysfonctionnements sont en relation avec le système d’information de contrôle de gestion. On a procédé à une analyse de la budgétisation, de la planification, du reporting et des tableaux de bord, puis on a détecté les points forts et les points faibles de chaque élément et enfin on a présenté des actions d’amélioration.

 

 Plan de l’étude

Ce mémoire est composé de 2 parties. La première contient une partie théorique résumant quelques lectures dans ce domaine, elle est composée de trois chapitres, le premier chapitre présente des généralités sur les systèmes d’information, le second évoque les systèmes d’information et leurs relations avec le contrôle de gestion et le troisième chapitre décrit les différentes méthodes d’évaluation des systèmes d’information.

La seconde partie, elle  a pour contenu un diagnostic du système d’information de contrôle de gestion  au niveau de la direction régionale du Nord de l’Office Nationale d’Electricité, dans un langage simple et compréhensible. Elle est composée également de trois chapitres : le premier contient une présentation de l’Office National d’Électricité, le deuxième et le troisième contiennent une analyse détaillée des systèmes de planification, budgétisation, reporting et tableaux de bord de l’ONE tout en présentant les points faibles et les points forts de chacun.

Cette dernière partie sera bien évidemment entamée par une énonciation claire de la problématique à traiter et de la méthodologie suivie pour son traitement, suivi par une analyse et recommandations sur la contribution de cette fonction support et la valeur ajoutée qu’elle peut générer, dans une optique orientée beaucoup vers la prospection que de l’analyse du passé.

En effet, je suis entièrement convaincu de l’indispensable évolution que doit toucher cette fonction pour organiser efficacement ses missions, pour réduire l’incertitude induite par les activités de l’organisation et pour assurer une cohésion des systèmes d’information et de communication.

Première partie : Généralités sur les systèmes d’information et le contrôle de gestion

Chapitre 1 : Généralités sur les systèmes d’information

Toute organisation dispose d'un système d'information d'une forme ou d'une autre. Un grand nombre d'entre elles peuvent considérer qu'un système élémentaire leur suffit  par exemple un système de comptabilité manuel qui produit des rapports avec un décalage de trois mois. À quoi bon consacrer une somme énorme d'efforts et d'argent pour améliorer un système d'information ? Parce que, pour fonctionner de manière efficace et économique, une institution doit disposer d'informations de qualité : elle pourra d'autant mieux gérer ses ressources que ses informations seront bonnes. Dans un environnement concurrentiel, l'institution qui détient de meilleures informations dispose d'un net avantage.

       Section I : Analyse du système d’information

Définition des systèmes d’information

Le système d'information est “l'ensemble des procédures organisées qui permettent de fournir l'information circulant dans l'entreprise et qui est nécessaire à la prise de décision et/ou au contrôle de l'organisation».

Tout système d’information est basé sur la communication. Cette dernière est un processus à double sens, elle englobe à la fois la transmission d’ordres, d’informations et de conseils à un centre de décision, c’est à dire à un individu.

Définir un système d’information est une tâche délicate. Cette difficulté est liée à l’appartenance du système d’information à l’organisation sociale qui représente toutes les caractéristiques d’un système complexe.

En effet toutes les parties de l’organisation sont en constante interaction les unes avec les autres. Une décision prise au niveau d’un département ou d’un service affecte nécessairement d’autres départements, de même qu’elle peut modifier l’environnement dans lequel elle vit.

Comme le souligne Rolland : “d’une part le système d’information participe à toute activité qui se déroule dans l’organisation ; d'autre part, il contient une représentation de la réalité alors qu’il est en même temps un modèle de cette réalité”. Trois types de définitions complémentaires retiennent notre attention :

I.1   Le référentiel de K.Boulding (1956) :

Boulding propose une définition et une typologie de modélisation des systèmes sur leur complexité croissante. Cette modélisation se compose en neuf niveaux.

  • Niveau 1 : L’objet est passif et sans activité (pierre, une table).

Il est identifiable et différentiable de son environnement. Il se contente d’être et l’on peut, même artificiellement, en définir les contours.

  • Niveau 2 : L’objet est actif et transforme des flux (une machine).

Il est présumé faire quelque chose. C’est le processus “boite noire” qui reçoit, traite et émet uniformément.

  • Niveau 3 : L’objet est actif et régulé.

Il présente quelques régularités de comportement. On peut le modéliser comme doté d’un autre processeur chargé d’assumer cette régularité (la Cocotte - Minute).

  • Niveau 4 : L’objet s’informe.

Au lieu d’un couplage physique entre deux processeurs, le processeur de régulation s’informe sur l’activité du processeur actif (freinage). A ce niveau, le système, pour réguler par rapport à quelque finalité intelligible, capte l’information - représentation sur son comportement. C’est aussi l’apparition du schéma classique de la théorie de l’information de Weaver et Schannon : (Emetteur- Codage- Transmission- Décodage- Récepteur). Cette modélisation constitue le schéma de base de la cybernétique.

  • Niveau 5 : L’objet décide de son activité.

Il passe d’un comportement théorique prévisible à un comportement libre et apparaît doté d’un objet. C’est l’émergence d’un processeur décisionnel autonome. Il est capable d’interpréter des situations et de décider des actions à conduire.

  • Niveau 6 : L’objet a une mémoire.

Pour prendre ses décisions, le processeur décisionnel fait appel à des informations - représentations non seulement du comportement actuel, mais aussi des comportements passés. Il est caractérisé par l’émergence de processus de mémorisation. L’objet est alors doté d’une mémoire.

  • Niveau 7 : L’objet se coordonne

Le passage du niveau 6 au niveau 7 est la traduction d’un gain de complexité dans la modélisation de l’objet. Le processeur actif devient une fédération de processeurs actifs, nécessitant une coordination. Il est alors appelé système opérant.

  • Niveau 8 : L’objet imagine et “s’auto-organise”, il devient “intelligent”

Il est capable, pour atteindre ses objectifs, d’imaginer l’organisation de sous-systèmes la mieux adaptée.  Le système de pilotage dispose de capacité d’imagination, de conception qu’il mettra à profit pour élaborer des plans d’action et conduire l’adaptation des autres sous- systèmes.

  • Niveau 9 : L’objet “s’auto- finalise”

C’est l’ultime stade de l’évolution, l’objet est désormais capable de définir son projet, ses objectifs. C’est l’émergence de la conscience. On touche alors à l’humain qui seul permet de transformer les finalités ou identités. C’est là ou intervient l’apport de Chekland. Le système de pilotage dispose de capacités de “finalisation” lui permettant de changer ses objectifs. Pour les atteindre, il fera évoluer en conséquence ses sous- ensembles opérant, de pilotage et d’information.

I.2 Les apports de Chekland (1971) et d’H.Simon :

                                                                                        

Chekland propose une définition et une classification des systèmes en quatre catégories :

  •  Les systèmes naturels sont ceux dont l’origine est confondue avec l’origine     de  l’univers. Ces systèmes existent en dehors d’une raison ou d’une volonté  

Humaine ;

  •  Les systèmes construits par l’homme. Ils sont de deux types, physiques ou abstraits (une table, un langage de programmation) ;
  •   Les systèmes d’activités humaines (une école, une organisation) ;
  • Les systèmes transcendantaux, regroupant ce qu’on ne peut classer ailleurs (religion, une utopie).

H. Simon de son côté, reconnaît un double caractère naturel et artificiel des systèmes d’information de l’organisation. Le système d’information artificiel n’est que la représentation du système d’information automatisé.

 Conséquence :

Le système d’information d’une organisation est donc le sous-système qui englobe tous les composants de cette organisation dont les interactions sont de type informationnel. Il a pour objectif de fournir aux différents niveaux de l’organisation les informations permettant d’accompagner et de contrôler le fonctionnement de l’organisation. Il fait partie de la catégorie des systèmes d’activités humaines (classification de Chekland). On peut dire qu’un système d’information est :

  •  Dynamique : il a des changements d’état ;
  •  Ouvert : il a un environnement, des entrées, des sorties ;
  •  Actif : il réagit par rapport à son état et à celui de son environnement ;
  •  Adaptif : il possède des sous-systèmes de contrôle.

L’environnement du système d’information agit sur le système d’information par l’intermédiaire :

  •  Des entrées, qui seront mémorisées et transformées par des composants du système d’information.
  •  Des contraintes et des objectifs dont le SI tiendra compte pour adapter son activité de transformation.

Selon Le Moigne : “Le système d’information est le système de couplage entre le système opérant et le système de pilotage”.

Dans chaque système d’information on trouve des éléments variés (décideurs, utilisateurs, matériels etc.). Toutefois, pour qu’un élément puisse être considéré comme un sous- système du système d’information, son activité de transformation doit être guidée par des objectifs qui s’inscrivent dans les objectifs globaux du système d’information.

L’objectif du système d’information est de fournir aux décideurs de l’organisation les informations dont ils ont besoin pour contrôler, décider et agir.

D’où le schéma suivant :


Schéma 1 : les niveaux des systèmes d’information

Commentaire :

Le système d’information capte les informations venant du système opérant et de l’environnement. Ces informations sont traitées et communiquées au système de pilotage.

Par système opérant, on entend le système où s’effectuent les transformations physiques ou intellectuelles sur les flux qui traversent l’entreprise en vue de produire des sorties valorisées. Ces flux sont schématiquement des matières, de l’argent, des équipements, des ressources humaines et de l’information. Les sorties sont des produits ou des services, où toute production intermédiaire y contribue sous la forme d’une valeur ajoutée. Le système opérant est le siège de l’activité productive de l’organisation.

Le système de pilotage est l’endroit où les décisions sont prises en matière d’objectifs assignés au système opérant, d’affectation des ressources qui lui sont allouées, de contrôle des résultats obtenus et de correction si nécessaire.

Lors que l’activité du système opérant est l’action concrète sur les flux, celle du système de pilotage est d’agir en liaison avec la stratégie à mettre en œuvre sur une abstraction du système opérant apte à en permettre la maîtrise.

Le système de pilotage est le siège de l’activité décisionnelle de l’organisation. Cette activité décisionnelle est très large et est assurée par tous les acteurs de l’organisation, à tous les niveaux. Elle permet la régulation, le pilotage, mais aussi l’adaptation de l’organisation à son environnement.

Dans ce cadre, la notion de couplage qu’effectue le système d’information consiste d’une part pour le système de pilotage à disposer d’une image aussi satisfaisante que possible du système opérant qu’il gère, et d’autre part pour le système opérant à recevoir les directives que lui fournit le système de pilotage.

Les fonctions des systèmes d’information

Une meilleure appréhension des fonctionnalités des systèmes d’information est permise au moyen de l’approche systémique. Celle-ci permet de décomposer l’entreprise en trois sous-systèmes : le système de pilotage, le système d’information et le système opératoire. Globalement trois grandes fonctions basiques sont assignées au SI: il alimente le processus de décision par l’information pertinente ; il fournit l’information pour le contrôle et constitue le moyen de coordination des activités des différents départements de l’entreprise.

II.1  L’information pour la décision :

La décision est définie comme le choix d’une solution à un problème. La prise de décision est un processus complexe. H, SIMON en a identifié trois étapes:

  • L’intelligence du problème où le décideur explore l’environnement (économique, technique, politique et social) pour identifier les situations qui appellent des décisions.
  • La conception des solutions où le décideur invente, développe et analyse diverses actions envisageables.
  • Enfin, le choix où le décideur sélectionne une action parmi celles qui sont recensées.

Toutes les décisions ne sont pas de même nature, on distingue les décisions structurées, les décisions semi-structurées et les décisions non structurées. Les caractéristiques de l’information que requiert chacune de ces décisions sont variables, mais globalement on peut avancer que les SI pour la prise de décision doivent se caractériser par la rapidité et la créativité, cependant, l’exactitude des données peut être reléguée en second plan.

II.2 L’information pour le contrôle

La majorité des systèmes d’informations sont conçus pour enregistrer les événements qui se produisent dans les entreprises. Ils ont pour fonction de mémoriser l’information en vue d’un contrôle postérieur. La comptabilité générale, la comptabilité analytique, les statistiques de ventes, les statistiques de production en sont des exemples.

Dans de tels systèmes, la priorité est accordée à l’exactitude des données, les délais ont peu d’importance. En effet, le contrôle requiert que la concordance avec l’information soit la plus exacte possible, tel soit par exemple le souci de la sincérité de la comptabilité générale.

II.3 L’information pour la coordination

La coordination des actions des différentes fonctions de l’entreprise constitue l’usage le plus important des systèmes d’information. Ces derniers ont pour fonction de renseigner chacun sur ce que font les autres et sur ce qu’il doit faire ou ce qui est interdit. Ils sont en prise directe avec le fonctionnement courant de l’entreprise.

La rapidité et l’exactitude des données de ces SI sont des impératifs majeurs, les pannes et les dysfonctionnements ne sont tolérables que pour de courtes périodes. Dans de tels systèmes, l’impact des techniques informatiques est le plus important et leur rentabilité est meilleure.

La place centrale qu’occupent les systèmes d’information pour la coordination vient du fait que les exigences de la qualité, de la rapidité et de l’exactitude sont pour eux très déterminantes. Ils fournissent les informations aux autres systèmes qui les exploitent pour des usages décisionnels ou de contrôle.

La fonction coordination est plus importante pour réduire les délais de fabrication, les stocks, les encours et pour accroître l’utilisation des divers facteurs de production.

Globalement, les systèmes d’information sont le support des activités de management. Les fonctions de prise de décision, de contrôle et de coordination ne sont que l’autre face de la même médaille. Dans la réalité, les fonctions des SI des entreprises sont tellement diluées dans les processus de gestion qu’il est difficile de les dissocier. Et les systèmes d’information remplissent simultanément les trois fonctions avec souvent une prédominance d’un rôle déterminé. Il convient alors d’examiner les composants de ces SI pour mieux cerner les rôles assumés par chacun d’eux.

                   Section II : Les outils de contrôle de gestion

  1. Les outils de la comptabilité analytique

La définition des objectifs assignés à la comptabilité analytique conditionne sa conception,  à partir des méthodes utilisées dans le système et les coûts et les résultats fournis. Ces objectifs doivent tenir compte des besoins du contrôle de gestion tels que formulés par les responsables de l’organisation.

Cela dit, la détermination des objectifs se fait à travers des réunions entre le responsable chargé de la conception et les responsables de l’entreprise, afin de clarifier et préciser ce que l’on attend de la comptabilité analytique à mettre en place. En effet la comptabilité analytique peut avoir plusieurs objectifs, et la méthode qui sera adoptée sera fonction des analyses de coûts sous-jacentes à ces objectifs. Parmi les objectifs d’une comptabilité analytique en peut rappeler :

  • Connaître les coûts des différentes fonctions assumées par l'entreprise ;
  • Déterminer les bases d'évaluation de certains éléments de l'entreprise ;
  • Expliquer les résultats en calculant les coûts des produits ;
  • Etablir des prévisions ;
  • Constater les réalisations et expliquer les écarts ;
  • L’analyse des coûts, selon différentes optiques ;
  • L’évaluation des stocks ;
  • Le calcul du coût de revient ;
  • La détermination des marges et résultats analytiques ;

Par ailleurs, dans tous les cas, pour que la comptabilité analytique soit un outil efficace de contrôle de gestion, il faudrait qu’elle intègre dès le départ :

  • L’analyse des coûts par responsabilité ;
  • Les standards, qui sont des normes de prix ou de quantité, permettant à la comptabilité analytique de fonctionner de façon optimale, apprécier la pertinence des coûts, et d’évaluer les performances de la gestion ;

La budgétisation et le contrôle budgétaire

II.1 La budgétisation :

Il s’agit d’une technique qui consiste à rapprocher périodiquement les prévisions budgétaires et les réalisations (Consommation de crédits / crédits ouverts), afin de permettre la constations, l’analyse et la recherche des causes des écarts et si nécessaire, de mettre en œuvre des actions correctives portant sur les moyens attribués ou les objectifs fixés. Le contrôle de gestion n’échappant lui-même  pas à ces principes.

La budgétisation  fournit une information financière essentielle, mais pas suffisante  c’est  pourquoi elle est toujours complétée par un suivi des plans d’action afin de confirmer que l’outil budgétaire ne peut être utilisé tout seul par un système de contrôle.

Le budget est une expression quantitative d’un plan d’action. C’est un ensemble d’états comptables prévisionnels faisant apparaître les conséquences financières des plans d’action envisagés par une organisation.

Ils sont établis afin d’aider le responsable à prendre des décisions correspondant aux objectifs de l’organisation et afin de lui permettre de suivre ces résultats par comparaison avec les objectifs fixés. Les objectifs de la gestion budgétaire varient en fonction des objectifs attribués au mot budget. Ce dernier est à la fois un instrument de pilotage, de simulation, de motivation et de prévention des conflits.  

En d’autres termes, la gestion budgétaire est donc une méthode qui tend à adapter les moyens aux fins poursuivies, tout en s’assurant à priori de l’adhésion des responsables aux objectifs de l’entreprise.

C’est un moyen de coordonner les efforts, et d’éviter le gaspillage de temps et des moyens. Par ailleurs, elle permet de simuler la gestion de l’entreprise en évaluant à priori les conséquences des décisions que l’on projette de prendre.

C’est un système qui permet de replacer systématiquement les décisions quotidiennes dans le sens de la réalisation des objectifs fixés chaque année, dont les budgets constituent un chiffrage.

II.2  Le contrôle des budgets

Le contrôle budgétaire est la phase de comparaison des réalisations aux budgets. C’est le moyen de contrôler la gestion par les chiffres. Fréquemment (mois, trimestre), la réalisation est comparée à l’avancement du budget pour la même période et les résultats de cette confrontation rassemblés dans des tableaux de bord résumant pour chaque responsable, les points clés de sa gestion exprimés en norme prévue et en chiffres réels. Les écarts sont calculés et analysés. Des réunions de suivi budgétaire regroupent les intéressés et leur chef hiérarchique pour discuter des causes des écarts et du plan des actions correctives possibles. L'objectif du contrôle budgétaire n'est pas de vérifier si les prévisions coïncident avec les réalisations; d'ailleurs, une absence d’écart est généralement suspecte.

Le reporting

Le reporting constitue un outil plus complet que le budget. Le reporting désigne généralement un ensemble d’informations financières, comptables ou de gestion.

Un système de reporting n’est pas fait pour maîtriser l’action en permanence, mais plutôt pour rendre compte périodiquement à la hiérarchie du degré de réalisation des objectifs, d’utilisation des moyens et les actions accomplies par les collaborateurs.

Il sert à remonter les informations nécessaires à l’évaluation des performances des centres de responsabilité. C’est un outil de contrôle à priori des responsabilités déléguées, qui utilise pour l’essentiel des indicateurs de résultat ayant comme recours principal aux éléments financiers plutôt que comptable.

Les tableaux de bord 

Le tableau de bord est un ensemble d’indicateur et d’informations permettant  d’avoir une vue d’ensemble sur les évolutions de chaque centre de profit, et de cerner les probables perturbations, au moyen d’indicateurs de gestion et de qualité.  

Pour Claude ALAZARD, le Tableau de Bord est “un ensemble d’indicateurs organisés en système suivis par la même équipe ou le même responsable pour aider à décider, à coordonner et à contrôler les actions d’un service”. Toujours selon ALAZARD, “le Tableau de Bord est un instrument de communication et de décision qui permet au contrôleur de gestion d’attirer l’attention du responsable sur les points clés de sa gestion afin de les améliorer”.  

Dans le même contexte, Henri BOUQUINprécise que le tableau de bord est un outil d’aide à la décision et à la prévision, il est un ensemble d’indicateurs peu nombreux (cinq à dix), conçus pour permettre aux gestionnaires de prendre connaissance de l’état de l’évolution des systèmes qu’ils pilotent et d’identifier les tendances qui les influenceront sur un horizon cohérent avec la nature de leurs fonctions. Sa définition relève de la mission du contrôleur de gestion qui devra les négocier avec l’utilisateur. »

Il existe plusieurs systèmes d’information au sein d’une organisation (système d’information comptable, système d’information de production, système d’information ressources humaines, système d’information de contrôle de gestion etc….)  chaque système d’information utilise des outils spécifiques pour assurer la coordination, la coopération ainsi  qu’une utilisation optimale des informations entre les responsables. Pourtant, les outils utilisés par le système d’information de contrôle de gestion permettent  d’assurer le contrôle et d’assurer une meilleure prise de décision par les responsables.

Join now!

Chapitre 2: Systèmes d’information et contrôle de gestion

Depuis le début de leur existence, les systèmes d’information des  Entreprises ont été  

 Soumis à deux influences:

  • L’une est la conception du management et du contrôle au sein des entreprises et par voie de conséquence la demande des gestionnaires en systèmes d’information pour les aider à conduire leurs activités.
  • L’autre est le système technique, c’est-à-dire l’évolution des technologies, ce que l’on pourrait encore appeler l’offre de l’industrie du matériel et du logiciel.

 Section I : L’évolution des systèmes d’information

  1.     Le cadre conceptuel ...

This is a preview of the whole essay